Médecins sollicités, étudiants inspirés
par Anne-Sophie Munger
Nous sommes maintenant en novembre 2020. Depuis plusieurs mois déjà, le coronavirus se propage à travers le monde et affecte des gens sans merci. Les professionnels de la santé sont plus sollicités que jamais. Le stress de la pandémie du coronavirus s’ajoute à leurs tâches déjà existantes. En plus de cela, le risque de contamination accrue menace silencieusement leur santé à eux en plus de celle de leurs patients. Alors que certains patients doivent être mis de côté pour libérer de la place dans les hôpitaux, on voit augmenter la télémédecine avec des consultations téléphoniques. Les spécialistes doivent aussi gérer les dommages collatéraux de la pandémie, incluant la santé mentale, la violence conjugale, le manque de traitement des patients avec des maladies chroniques, etc. La COVID-19 a enclenché des changements dans le milieu de la santé, dont certains resteront assurément présents après la pandémie.
En septembre, j’ai commencé à étudier la médecine. Je m’embarque pour une grande aventure. Commencer à étudier la médecine durant ce temps d’évolution et de changement où la santé est d’importance primordiale m’ouvre les yeux sur le rôle des médecins. Alors que je suis chez moi à regarder mon ordinateur à longueur de journée pour suivre mes cours à distance, les travailleurs en santé et d’autres domaines s’acharnent en se donnant cœur et âme pour le bien-être de la société. Mon rêve d’étudier la médecine se réalise, mais ce n’est plus la même médecine que lorsque j’étais petite. La santé et la science sont en constante évolution, et me font réaliser l’ampleur de l’investissement des professionnels de la santé.
À entendre parler sans cesse de nouveaux traitements et de nouvelles méthodes à suivre, je réalise combien il est vrai que la médecine est en évolution constante. Les professionnels font face à plusieurs imprévus. Ici, la méthode à suivre et les protocoles à mettre en place n’étaient pas déjà établis. Au contraire, ceux qui sont impliqués tentent des nouvelles méthodes, font de l’essai-erreur, sans perdre espoir. Depuis mars, des traitements ont été développés et un vaccin est en cours de route. Suivre l’évolution du développement d’un vaccin permet aux citoyens, je l’espère, de voir la persévérance et l’effort qu’ils y mettent.
Je vois de mes yeux combien les médecins doivent être polyvalents, allant de rencontres avec les patients au développement de protocoles pour prévenir la contamination. Ils participent à la santé publique, rassurant la population. On les voit apparaître sur nos écrans, aux bulletins de nouvelles, à des conférences de presse, en travaillant dans les hôpitaux, en allant en renfort dans les CHSLD, en participant aux cliniques de dépistage… La pandémie permet à la population, et aux étudiants, de réaliser combien les possibilités en médecine sont multiples. Alors qu’auparavant certains pouvaient croire que des médecins étaient principalement responsables de traiter des patients, je peux voir qu’ils ont aussi un rôle plus grand à jouer dans la santé publique, en étant des modèles pour leurs pairs et en s’impliquant là où il y a un grand besoin de main d’œuvre.
En lisant les nouvelles, je suis frappée par le manque de traitements médicaux dans d’autres pays, alors que leurs taux de mortalité dû à la COVID-19 escaladent au plafond. Je réalise que le système de la santé n’est pas aussi développé dans plusieurs pays. Je vois aussi les différents gouvernements mettre sur pied un plan d’action, plus ou moins efficace dans certains cas. Effectivement, personne n’était prêt à affronter un tel ennemi. C’est pourquoi les médecins doivent avoir un sens d’adaptation si grand. La pandémie le démontre bien.
Nombreux sont les pays ayant recensé plusieurs cas positifs de coronavirus, et c’est en regardant le taux de contagion et les méthodes mises en place que je prends conscience que la médecine varie d’un pays à l’autre. Certaines cultures prônent la famille, la santé mentale ou bien l’économie, ce qui affecte le nombre de cas et les dommages collatéraux causés par le virus. Cette culture affecte aussi la prévention des différentes maladies, la manière dont elles se manifestent chez un patient et leur traitement.
Finalement, alors que je commence mes études en médecine, seule à mon bureau, j’entends parler des médecins qui travaillent sans relâche. En équipe avec leurs collègues, ils discutent et trouvent des solutions aux différentes situations imposées par le coronavirus. Je vois différents départements d’un même hôpital se rassembler pour établir un plan d’action. Alors, je suis déçue que mes cours m’isolent, que je ne puisse pas interagir avec mes professeurs et que je ne puisse pas côtoyer mes collègues de classe, puisque dans le métier, on ne travaille jamais seul. Vous et moi en sommes bien conscients. Je continue mes études avec enthousiasme, sachant que je pourrai contribuer à cet effort grandiose bientôt.