Le Pouls

View Original

Groupes armés, migration et vulnérabilité : Une crise humanitaire persistante entre la Colombie et le Venezuela

par Sophie Rodrigues Castell et Coralie Roy,
Rédactrices pour le regroupement Amis de MSF UdeM

Migrant du Venezuela marchant vers la Colombie. Par Santiago Valenzuela, 30 aout 2021

En 2016, un accord entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de la Colombie (FARC-EP) officialise entre les deux acteurs la fin d’une guerre datant des années 1960. Le FARC, un groupe armé communiste créé en 1964, accepte alors de déposer les armes et de réintégrer la société civile en échange d’un pardon total pour les crimes commis pendant les années de guerre[1]. Le groupe armé avait notamment exercé un contrôle sur certaines régions de la Colombie, dont celle de Catatumbo, dans le département de Norte de Santander, où l’action humanitaire de Médecins Sans Frontières (MSF) s’est concentrée depuis 2018. L’organisme y tenait des activités dans trois domaines : la santé des migrants, la santé mentale et la santé des femmes.

 

Guerre civile : Catatumbo

Bien que la guerre civile se soit officiellement terminée en 2016, à Catatumbo, la réalité était loin de cet idéal. À la suite de la signature de l’accord de paix, la région de Catatumbo fut remise aux mains du gouvernement de Colombie. Le manque de contrôle gouvernemental sur la région entraîne alors un conflit armé entre des groupes de guérillas, dont l’ELN (Ejército de Liberación Nacional) et l’EPL (Ejército Popular de Liberción), qui cherchaient à contrôler le commerce illicite dans la région. Catatumbo représente en effet un emplacement stratégique pour le trafic de substances illicites en raison de sa proximité avec le Venezuela, où la marchandise peut facilement traverser la frontière.

 

Migration : Catatumbo

Entre mai et décembre 2021, environ cinq millions de Vénézuéliens et de Vénézuéliennes quittèrent leur pays dans l’espoir de s’installer, entre autres, en Colombie, au Pérou ou aux États-Unis[2]. La région de Catatumbo, en plus d’être aux prises avec une guerre interne, se voit devenir un point d’entrée pour les migrants et les migrantes du Venezuela. Il est estimé que plus de 25 000 Vénézuéliens et Vénézuéliennes auraient trouvé refuge dans la région, profitant du contrôle limité des frontières par le gouvernement colombien et attiré.e.s par les possibilités de carrières plus avantageuses qu’au Venezuela[3].

 

Triple crise : Venezuela

Depuis 2015, les graves problèmes économiques, politiques et sociaux ont poussé 5,4 millions d’habitants et d’habitantes du Venezuela à quitter leur pays. Selon l’ONU, 34 % de ces personnes se seraient établies en Colombie, et 56 %, soit 950 000 individus, s’y retrouvent sans statut. Ces Vénézuéliens et Vénézuéliennes qui traversent la frontière qui sépare les deux pays d’Amérique du Sud cherchent à améliorer leurs conditions de vie. Entre 2014 et 2018, le Venezuela fut le théâtre de manifestations pacifiques, dénonçant notamment l’insécurité, le manque de liberté de presse, l’inflation, la politisation de la branche judiciaire et plus généralement le mécontentement face à l’autoritarisme du gouvernement de Nicolas Maduro. Cette crise à plusieurs facettes a été suivie de répressions militaires et d’abus des droits de la personne. En 2019, la situation économique du pays ne s’était toujours pas améliorée. Le PIB de l’État s’est vu diminuer de moitié entre 2013 et 2018[4]. En 2020, la banque centrale du pays évaluait le taux d’inflation à 2 959, 8 % et en 2021, celui-ci se situait à 686, 4 %[5].

 

Efforts politiques

Il est important de mentionner que le gouvernement colombien a déployé des efforts pour réagir à la crise migratoire à sa frontière : en février 2021, le chef de l’État colombien, Iván Duque, déclara la création d’un statut de protection provisoire pour les migrants et les migrantes vénézuélien.ne.s qui accorderait une protection d’une durée de 10 ans à ces personnes afin qu’elles puissent enclencher une demande de résidence auprès du gouvernement de Colombie[6]. Cette mesure touche environ 1, 7 million de Vénézuéliens et de Vénézuéliennes en situation clandestine en Colombie. Une action innovante du gouvernement qui fut d’ailleurs reconnu par Filippo Grandi, le chef du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés[7].

 

Droits humains : vulnérabilité et violences

Selon un rapport de Human Rights Watch publié en 2019, les abus perpétrés par les groupes armés contre les civils incluent meurtres, enlèvements, violences sexuelles, recrutement d’enfants et déplacements forcés. Les Vénézuéliens et les Vénézuéliennes présent.e.s dans la région de Catatumbo sont particulièrement à risque : ne voulant pas faire face à la déportation, ils hésitent à dénoncer aux autorités les abus commis envers leur personne par les groupes armés. De plus, leurs conditions de vie précaires les rendent plus sensibles au recrutement dans ces milices. C’est donc un défi complexe qui se dessine devant les organismes humanitaires et le gouvernement colombien : les mouvements migratoires, le manque de ressources de base et la situation politique dangereuse nécessitent une grande coopération et des actions ciblées.

Des migrants vivant près d’une rivière d’eaux usées. Par Santiago Valenzuela, 30 aout 2021

Une intervention en trois temps : santé des migrants et des migrantes, santé mentale et soins de santé sexuelle et reproductive

Les effets des déplacements de population causés par le conflit armé ont été multiples sur les habitants et les habitantes de Catatumbo. Le manque d’accès à des services de santé appropriés en est notamment une conséquence majeure. Ainsi, la plupart des patients et des patientes de MSF déclaraient n’avoir reçu aucun soin médical pendant de longues périodes. La région étant majoritairement rurale, la Croix-Rouge avait d’ailleurs remarqué, à la suite d’un projet dans la région en 2016, que les résidents et les résidentes de Catatumbo se retrouvent isolé·e·s et dans une situation de vulnérabilité vu l’absence générale, sur le territoire, de services de santé de base et de moyens de transport[8].

Ainsi, MSF a offert des soins à plusieurs niveaux non seulement auprès de la population locale, mais également auprès de la population migrante, autant vénézuélienne que colombienne. Ces soins ciblaient entre autres trois sphères précises : la santé des migrants et des migrantes, la santé mentale et la santé des femmes. Au total, de novembre 2018 à octobre 2021, MSF a effectué à Catatumbo 47 825 consultations médicales[9]. Sur place, les travailleurs et les travailleuses de MSF ont constaté de graves problèmes d’eau potable qui se sont notamment traduits par le développement de maladies respiratoires, de maladies gastro-intestinales et de problèmes de peau, sans parler du paludisme qui fait rage dans la région[10]. 

 

Accueillir l’exode : enjeux et défis de l’aide aux migrants et aux migrantes vénézuélien·ne·s

Dans les régions frontalières comme Catatumbo, les migrants et les migrantes vénézuélien·ne·s n’ont accès aux services médicaux publics que pour les urgences, la vaccination et les accouchements[11]. Bien que le gouvernement colombien assure l’accès aux services de base comme la santé et l’éducation, l’importance des besoins médicaux des migrants et des migrantes exerce sur le système de santé une pression trop importante pour que ce dernier soit en mesure d’y répondre [12]. On constate un manque de services dans le système de santé colombien, d’où la pertinence du travail de MSF. 

Le Venezuela, où sévit une épidémie de paludisme, est l’un des pays les plus touchés du continent avec près de 470 000 cas en 2019, selon l’Organisation mondiale de la Santé[13]. De plus, l’exode des professionnel·le·s de la santé et la pénurie des médicaments combinés aux pénuries alimentaires ont occasionné au Venezuela la réémergence de certaines maladies dans les dernières années. Ainsi, on a vu une nette augmentation du VIH et des maladies évitables par la vaccination telles que la diphtérie, la rougeole et le tétanos[14]. 

De nombreuses familles vénézuéliennes sont arrivées en Colombie dans des conditions précaires. Les conditions sanitaires difficiles et le manque d’eau potable augmentent les risques d’exposition à de l’eau contaminée, ce qui peut vite entraîner la propagation d’infections dues à la forte proximité des ménages. Ces conditions favorisent la transmission de maladies infectieuses et peuvent engendrer des épidémies. Plusieurs des enfants qui traversent la frontière présentent des problèmes de santé préexistants, tels que des maladies gastro-intestinales ou des problèmes cutanés, aussi causés par les conditions sanitaires délétères auxquelles ils sont soumis lors de leur périple vers la Colombie. Plusieurs femmes enceintes en provenance du Venezuela n’ont pas eu accès à un dépistage prénatal ou à un suivi de grossesse. D’autres personnes, atteintes de maladies chroniques, ne peuvent obtenir de médication appropriée, ce qui entraîne des exacerbations ou des complications graves.

Les équipes de MSF ont donc prêté assistance aux nombreux migrants, migrantes et réfugié·e·s en provenance du Venezuela. Le projet de MSF dans le département de Norte de Santander a permis de fournir des consultations médicales générales, des soins pré et postnataux, une assistance pour les interruptions volontaires de grossesse, des soins aux survivantes et aux survivants de violences sexuelles et des soins de santé mentale. MSF rapporte que les problèmes de santé les plus fréquents chez les Vénézuéliens et les Vénézuéliennes traité·e·s par leurs services étaient des allergies cutanées, des infections des voies respiratoires, des infections urinaires et des conditions gynécologiques[15]. En ce qui a trait à la santé mentale, on observe la prévalence d’anxiété et de dépression, causées notamment par les circonstances difficiles de la séparation familiale, de la migration et de la recherche d’emploi. Les migrants et les migrantes font face à de forts sentiments d’incertitude, sans parler de la xénophobie à leur égard qui ne fait qu’augmenter depuis 2014. Les besoins en santé mentale auprès de cette population sont donc importants. 

 

Santé mentale : soulager le fardeau émotionnel amené par le conflit armé

Les migrants et les migrantes ne sont pas les seul·e·s habitant·e·s de Catatumbo qui ont dû faire face à des déplacements. En effet, selon un rapport du Human Rights Watch, plus de 40 000 personnes ont été déplacées de leur foyer dans la région de Catatumbo depuis 2017[16]. Le rapport décrit également d’autres abus de la population locale, tels que la violence sexuelle, les enlèvements, le recrutement d’enfants pour travailler dans des plantations de coca pour soutenir le commerce de la drogue, et la pose de mines terrestres. La santé mentale de la population a grandement souffert des conflits armés et de la violence qui sévissent dans la région, ce qui a mené à la multiplication des diagnostics d’anxiété et de dépression[17]. Pour expliquer ces diagnostics, les travailleurs et les travailleuses de MSF citent la sécurité instable et le sentiment permanent de risque qui en découle comme sources majeures de stress, de tristesse et de peur. Pour pallier ces besoins, les équipes de MSF ont également fourni des soins de santé mentale aux personnes déplacées à travers des consultations individuelles et de soutien psychosocial visant le développement de stratégies d’adaptation spécifiques au contexte du conflit armé de Catatumbo. Elles ont également organisé des activités psychosociales afin d’établir un dialogue entre la population locale et la population migrante et ainsi forger un sentiment de communauté[18]. Grâce à ces efforts, les affiches xénophobes attaquant les migrants et les migrantes vénézuélien·ne·s, que l’on voyait auparavant accrochées de manière fréquente dans les rues, se font de plus en plus rares.

 

Santé sexuelle et reproductive : les barrières persistent

Une autre problématique pour laquelle les équipes de MSF ont offert de l’assistance aux habitants et habitantes de Catatumbo concerne les soins aux victimes de violences sexuelles ainsi que les services de santé sexuelle et reproductive. La violence envers les femmes, notamment, est endémique dans la région en raison de la situation sociopolitique. La Cour interaméricaine des droits de l’homme affirme que la violence physique, psychologique et sexuelle envers les femmes constitue une stratégie de guerre utilisée par tous les acteurs armés du conflit colombien comme méthode pour non seulement déshumaniser la victime, mais aussi pour semer la terreur dans la communauté et exercer un contrôle social[19]. Selon la coordonnatrice de MSF à Catatumbo, Sulaith Auzaque, les violences envers les femmes est fortement sous-déclarée par les membres de la communauté[20]. Onze signalements de féminicides ont été effectués au cours des trois années d’activité de l’organisation, pourtant, ce sont au total 210 consultations pour violences sexuelles qui ont été menées. L’organisation a également offert des services de planification familiale qui se sont traduits par 13 610 consultations auprès d’un total de 8 789 personnes. On remarque aussi un besoin accru de services de santé sexuelle et reproductive auprès des femmes migrantes vénézuéliennes. En effet, MSF a rapporté que dans les départements frontaliers, environ une consultation sur cinq était liée à ce type de services[21].

Bien que la Colombie ait décriminalisé l’avortement sous certaines circonstances, en 2006, les avortements à risques sont encore la cause d’approximativement 130 000 complications par an ainsi que de 10 % des décès maternels[22]. Ils représentent donc un problème médical majeur, considérant surtout que seulement 8 à 10 % des avortements réalisés en Colombie sont pratiqués dans des conditions sécuritaires[23]. Afin de faciliter et d’accroître l’accès à des soins sécurisés, MSF a rationalisé, en 2017, ses protocoles en ce qui a trait à l’avortement. Depuis ces changements, l’organisation favorise l’usage de la pilule abortive. Ce type d’avortement présente plusieurs avantages dans le contexte où œuvre MSF, puisqu’il est non seulement efficace, mais aussi peu coûteux et facile à utiliser. Les soins d’avortements sécurisés amenés par MSF dans les différentes communautés où elle intervient consistent maintenant à informer adéquatement les patientes, puis à leur fournir des pilules à prendre à la maison. Grâce à cette méthode, les femmes vivant dans des zones isolées comme Catatumbo peuvent accéder à des soins d’avortement sécurisés sur place sans avoir à se rendre dans un établissement de santé spécialisé. Ce nouveau modèle de soins a permis à MSF de soutenir un nombre beaucoup plus élevé de femmes, passant de 781 en 2016 à plus de 30 000 en 2020[24].

 

Conclusion 

Enfin, c’est après trois ans d’assistance et de soins dans la région de Catatumbo que Médecins Sans Frontières a effectué, en décembre 2021, la passation de ses activités à l’organisme Première Urgence Internationale (PUI). Les besoins médicaux et humanitaires des personnes réfugiées ou déplacées dans cette région du nord de la Colombie sont encore vastes. Les situations historiques, politiques, économiques et sociales de la Colombie et du Venezuela sont importantes à prendre en compte dans la recherche d’une solution humanitaire pour ces communautés d’Amérique latine. De plus, il est important de garder en tête que les efforts de MSF dans les domaines de la santé des migrants et des migrantes, de la santé mentale ainsi que de la santé sexuelle et reproductive sont des mesures temporaires mises en place afin de venir en aide à aux personnes confrontées à une situation de crise. Il faut donc tenter d’envisager des mesures pour établir un soulagement permanent pour les communautés de Catatumbo.

Références

[1] Perspective monde, « Colombie », Université de Sherbrooke. 15 février 2022. 

En ligne : https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMHistoriquePays?codePays=COL

[2] Platforma de coordinacìon interagencial para refugiados y migrantes de Venezuela (R4V),       « Refugiados y migrantes de Venezuela ». 8 février 2022. 

En ligne : https://www.r4v.info/es/refugiadosymigrantes

[3] Human Rights Watch. « The War in Catatumbo ».  2019. 

En ligne:  https://www.hrw.org/sites/default/files/report_pdf/colombia0819_web_0.pdf

[4] De Grandi, Miche. « L’économie du Venezuela agonisante ». Les Echos, 29 mai 2019. 

En ligne :  https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/leconomie-du-venezuela-agonisante-1025046

[5] The Economic Times. «Venezuela’s inflation hit 686.4% in 2021, says central bank». 

8 janvier 2022, En ligne : https://economictimes.indiatimes.com/news/international/business/venezuelas-inflation-hit-686-4-in-2021-says-central-bank/articleshow/88780741.cms

[6] Agence France-presse. «La Colombie va provisoirement régulariser un million de 

migrants». La Presse, 8 février 2021. 

En ligne :  https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2021-02-08/refugies-venezueliens/la-colombie-va-provisoirement-regulariser-un-million-de-migrants.php

[7] Le Monde avec AFP. « La Colombie prévoit de régulariser provisoirement un million de 

migrants vénézuéliens » Le Monde, 9 février 2021. 

En ligne : https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/09/la-colombie-prevoit-de-regulariser-provisoirement-un-million-de-migrants-venezueliens_6069246_3210.html 

[8] Red Cross EU Office. « Fuelling hope in northern Colombia ». 2017.  

En ligne: https://redcross.eu/projects/fuelling-hope-in-northern-colombia

[9] Médecins sans Frontières. « Des besoins humanitaires persistent à la frontière entre la 

Colombie et le Venezuela ». 16 décembre 2021. 

En ligne :   https://www.medecinssansfrontieres.ca/article/des-besoins-humanitaires-persistent-%C3%A0-la-fronti%C3%A8re-entre-la-colombie-et-le-venezuela

[10] Médecins sans Frontières. « Des besoins humanitaires persistent à la frontière entre la 

Colombie et le Venezuela ». 16 décembre 2021.

En ligne :  https://www.medecinssansfrontieres.ca/article/des-besoins-humanitaires-persistent-%C3%A0-la-fronti%C3%A8re-entre-la-colombie-et-le-venezuela

[11] Médecins sans Frontières. The uncertain lives of Venezuelan migrants on the Colombian 

border. 17 juillet 2019. 

En ligne:  https://www.msf.org/uncertain-lives-venezuelan-migrants-colombian- border-colombia

[12] Médecins sans Frontières. The uncertain lives of Venezuelan migrants on the Colombian 

border. 17 juillet 2019. 

En ligne:  https://www.msf.org/uncertain-lives-venezuelan-migrants-colombian- border-colombia

[13] World Health Organization. « World malaria report 2020 ». 2020, p.202. 

En ligne: https://www.who.int/publications/i/item/9789240015791

[14] Rodríguez-Morales, Alfonso J. Suárez, José Antonio. Risquez, Alejandro. Villamil-

Gómez, Wilmer E. Paniz-Mondolfi, Alberto. « Consequences of Venezuela's massive 

migration crisis on imported malaria in Colombia, 2016-2018. » Travel Medicine and Infectious Disease, vol. 28, Mar-Apr. 2019, pp. 98-99.

[15] Médecins sans Frontières. « The uncertain lives of Venezuelan migrants on the 

Colombian border ». 17 juillet 2019. 

En ligne:  https://www.msf.org/uncertain-lives-venezuelan-migrants-colombian-border-colombia

[16] Human Rights Watch. « The War in Catatumbo : Abuses by armed groups against 

civilians including Venezuelan Exiles in Northeastern Colombia ». 2019. 

En ligne: https://www.hrw.org/sites/default/files/report_pdf/colombia0819_web_0.pdf

[17] Médecins sans Frontières. « Día de la Salud Mental: En Colombia, hay muchas heridas y 

afectaciones por la historia del conflicto que aún no se han sanado» . 2021. 

En ligne : https://www.msf.org.ar/actualidad/dia-salud-mental-conflicto-en-colombia

[18] Médecins sans Frontières. « Día de la Salud Mental: En Colombia, hay muchas heridas y 

afectaciones por la historia del conflicto que aún no se han sanado» . 2021. 

En ligne : https://www.msf.org.ar/actualidad/dia-salud-mental-conflicto-en-colombia

[19] ABColombia. « Colombia: Women, Conflict-Related Sexual Violence and the Peace Process ». 2013, p.10. En ligne: 

https://www.peacewomen.org/sites/default/files/abcolombia_conflict_related_sexual_violence_report_0.pdf

[20] Médecins sans Frontières. « Des besoins humanitaires persistent à la frontière entre la Colombie et le Venezuela ». 16 décembre 2021.

En ligne :   https://www.medecinssansfrontieres.ca/article/des-besoins-humanitaires-persistent-%C3%A0-la-fronti%C3%A8re-entre-la-colombie-et-le-venezuela

[21] Médecins sans Frontières. « Venezuelans in Colombia: an unattended crisis ». 18     décembre 2019. 

En ligne:  https://www.msf.org/venezuelans-colombia-unattended-crisis

[22] Médecins sans Frontières. « Aborto no seguro, mujeres en riesgo ». 2019. En ligne :  

https://www.msf.es/sites/default/files/documents/msf-informe-ive-colombia.pdf

[23] Médecins sans Frontières. « Aborto no seguro, mujeres en riesgo ». 2019. En ligne :  

https://www.msf.es/sites/default/files/documents/msf-informe-ive-colombia.pdf

[24] Médecins sans Frontières. « A revolution in safe abortion care ». 2021. En ligne: 

https://www.msf.org/self-managed-abortion-pills-opens-access-millions-people