Cégépiens et universitaires, aux urnes!
par Clara Coderre
Pour plusieurs, l’été est synonyme d’apéros sous le soleil cuisant de juillet après la job, de big bootie mix qui résonne jusqu’aux petites heures et peut-être d’une sortie hors de la ville ou du pays pour s’aérer l’esprit entre les intenses sessions universitaires.
Mais pour les élus et ceux qui aspirent à le devenir, l’été qui précède l’élection générale d’octobre au Québec se transforme immanquablement en campagne déguisée, bien avant la date officielle de son déclenchement.
Au moment d’écrire ses lignes, il serait plus facile de faire passer un chameau à travers le chas d’une aiguille que de ravir le pouvoir à la Coalition Avenir Québec. Malgré tout, il vaut la peine de s’intéresser à ce que les partis nous proposent, afin de voter de manière un peu plus éclairée. Ainsi, dans ce contexte de journal universitaire, je suggère un survol des propositions des six partis principaux au sujet de l’enseignement supérieur, basé sur leurs plateformes respectives. Attention : les textes ci-dessous ne couvrent pas l’entièreté du programme des partis. Pour plus de détails, je vous suggère de consulter directement les documents officiels grâce aux codes QR disponibles au fil du texte.*
Coalition Avenir Québec : La plateforme électorale de la Coalition avenir Québec souligne l’importance de l’arrimage entre les études universitaires et les besoins des entreprises. Elle évoque également la protection de la liberté académique comme valeur phare de nos sociétés démocratiques, afin de favoriser le progrès et l’innovation. Finalement, le parti souhaite accroître le financement des programmes en études québécoises, afin de promouvoir la connaissance et la recherche sur notre société et son histoire.
Parti Libéral du Québec : l’un des engagements importants des Libéraux vise à assurer que chaque étudiant de niveau collégial puisse étudier dans la langue de son choix, c’est-à-dire sans mettre de contraintes supplémentaires sur la fréquentation des CÉGEPS anglophones. Il voudrait également augmenter le nombre de bourses offertes aux étudiants à la maîtrise et au doctorat, jugées insuffisantes, ainsi que favoriser le développement des établissements d’enseignement supérieur hors des grands centres urbains, en offrant des cours qui s’adapteraient aux besoins locaux.
Parti Conservateur du Québec : nettement moins étoffée que les autres plateformes ici citées, ce parti soutient que l’autonomie universitaire doit être respectée, tout en s’assurant qu’elle ne vienne pas brimer la liberté d’expression. Chaque établissement devrait ainsi se doter d’un comité responsable de codifier les conduites et de trancher en cas de litige. Cela permettrait de régler les conflits à l’interne plutôt que dans la sphère publique. Les étudiants auraient également le choix de se retirer de leur association étudiante, et, ce faisant, de ne plus y cotiser.
Parti Québécois : similaire sur cet aspect avec QS, le PQ soutient l’objectif de la gratuité tout au long du parcours scolaire, en suggérant de diminuer le financement du système privé afin de réinjecter l’argent dans le public. Il souhaite également augmenter l’âge d’éducation obligatoire de 16 à 18 ans, ce qui suggère une augmentation de fréquentation aux cycles supérieurs. Reconnaissant que les enjeux de ces établissements leur sont propres, il rétablirait un ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation qui serait distinct du ministère de l’Éducation. Il propose également que les diplômés en médecine qui pratiqueraient hors Québec dans les dix premières années après la fin de leurs formations seraient tenus de rembourser en tout ou en partie les coûts de celle-ci.
Parti vert du Québec : également défenseur de la gratuité scolaire aux cycles supérieurs, le Parti Vert voudrait mettre fin au développement de campus satellites, situés hors des grands centres urbains, afin de diminuer les temps de déplacements et les coûts pour les étudiants. Il veut aussi réduire l’utilisation des énergies fossiles dans les établissements d’enseignement, inscrire dans les lois le droit à la grève étudiante et augmenter les ressources pour l’éducation aux adultes.
J’espère que ce tour d’horizon vous offre quelques pistes de réflexion supplémentaires en vue du prochain scrutin, puisque l’issue du vote affectera assurément la fin de notre parcours scolaire ainsi que celui de ceux qui nous suivront sur les bancs d’école. Bonne campagne électorale, et surtout, bon vote!
*Voir l’article dans le journal imprimé pour retrouver les codes QR