Une journée dans la vie d’une externe en chirurgie générale- Onco (Chir bleu) À HMR
Par Alexia Carina Abboud et Théa Irani
Être externe en chirurgie générale, c’est vivre des journées intenses, mais enrichissantes. Voici un aperçu d’une journée typique de stage à Hôpital Maisonneuve-Rosemont en tant qu'externe junior.
Notre journée commence tôt, très tôt. À 6 h 30 du matin, nous sommes déjà à l’hôpital pour la tournée de nos patients. Nous passons dans les chambres des patients hospitalisés pour vérifier les signes vitaux, noter les ingestas/excrétas, examiner les pansements, les drains et l’abdomen, pour finalement discuter de l’évolution des patients dans nos notes de suivi. Dans l'HMA (histoire de la maladie actuelle), nous incluons la plainte principale du patient, s'il peut se mobiliser de manière autonome, s'il mange, et s'il présente des symptômes gastro-intestinaux tels que nausées, vomissements, diarrhée, constipation ou douleurs abdominales. Enfin, nous intégrons les résultats des examens de laboratoire et des imageries et nous finissons avec une liste des problèmes actuels et la conduite à tenir. C’est un moment crucial pour planifier les interventions de la journée et ajuster les traitements.
Après avoir révisé nos notes avec les résidents, vers 8h nous nous séparons. Alexia se rend en clinique externe et Théa en salle d’opération.
Clinique externe avec Alexia
Travailler en clinique externe avec des chirurgiens spécialisés en oncologie et hépatobiliaire est une expérience enrichissante. Je me rends à la station principale au 2ème étage aile BLEU pour demander d’assister l'un des chirurgiens pour la journée. Je m'installe ensuite dans ma propre salle, équipée d'un ordinateur et d'un lit d'examen. Grâce à l'outil EcliniqueBase, je peux voir l’heure à laquelle les rendez-vous sont et vérifier lesquels sont confirmés et quels patients sont présents. Je consulte ensuite les rendez-vous suivants du prochain patient et les notes d'examen préexistantes. En utilisant Oasis, j'examine les chirurgies antérieures et antécédents du patient, les chirurgiens impliqués, les traitements en cours et les dernières hospitalisations. Ensuite, j’invite le patient dans la salle, j’effectue une anamnèse liée à la raison de consultation et je réalise un examen physique ciblé. Enfin, je dresse une liste de problèmes et une conduite à tenir dans mes notes. Je signale au patron que j'ai terminé la consultation, nous la révisons ensemble et allons revoir le patient. Le patron me pose quelques questions, je lui explique la conduite à tenir et je remplis les documents nécessaires, tels que les demandes de tests sanguins ou d'imageries. Avec environ un patient toutes les 15 minutes, il est essentiel d'être rapide et efficace.
SOP avec Théa
Notre premier cas de la journée est une mastectomie partielle. Autour de la table, nous sommes quatre : le patron, le résident senior, l’infirmière du bloc et moi. La chirurgie consiste à retirer une tumeur du sein avec une marge de tissu sain autour. Pour marquer la tumeur,
une bille métallique a été placée préalablement en radiologie, ce qui aide le chirurgien à localiser et exciser avec précision la zone touchée tout en préservant le plus de tissu sain possible. Pendant la procédure, j’assiste activement en tenant les trocarts, en assurant la succion, et en aidant à maintenir une visibilité optimale du champ opératoire. Une fois la tumeur retirée, je suis invitée à fermer la plaie. Pour les tissus profonds, j'exécute des points dermiques inversés, puis un point sous-cuticulaire le long de la plaie pour une finition plus esthétique de la plaie à la peau. Le deuxième cas est une intervention plus complexe et de longue haleine : une cytoréduction chez un patient atteint de sarcomatose, qui impliquait une splénectomie, une hépatectomie partielle et une péritonectomie au niveau des coupoles diaphragmatiques et pelviennes. À l’ouverture de l'abdomen, 3 litres d’ascite hémorragique ont été drainés.
À midi, nous nous retrouvons pour un lunch rapide. Ces moments de pause sont l’occasion de décompresser un peu, de discuter des cas rencontrés et de partager nos expériences de la matinée.
L’après-midi commence en force lorsque nous recevons un message de notre résident senior nous demandant de retirer un drain abdominal pigtail chez l’un de nos patients à l’étage. C’est un geste technique que nous avons déjà observé, mais cette fois-ci, c’est à nous de le faire sous la supervision de notre résident/résidente. Nous nous séparons ensuite à nouveau chacune respectivement à nos occupations de l’avant-midi.
Enfin, vers 16h, nous assistons à un ARC sur la dysphagie avec les 9 autres externes en stage de chirurgie, un cours donné par un patron en chirurgie thoracique. Ces sessions sont essentielles pour consolider nos connaissances théoriques, en lien avec ce que nous observons en pratique tout au long de la journée. Le cours est interactif : le patron nous présente un cas clinique et collectivement nous discutons de l’anamnèse examen physique, l
des investigations et des traitements en lien avec la pathologie tout en recevant de la rétroaction.
Vers 17h30 c’est l’heure de rentrer chez nous… Cependant, même si la journée touche à sa fin, il est important de garder à l'esprit que certaines pratiques fondamentales, comme le brossage chirurgical, restent essentielles dans la prévention des infections. Bien que nous ne les réalisions pas toujours directement, connaître les étapes de cette procédure est crucial pour tous les membres de l'équipe chirurgicale. Ces connaissances nous permettent d’assurer une stérilité optimale, quel que soit le rôle que l’on occupe dans le bloc opératoire.
Le brossage en salle d'opération est une procédure essentielle pour garantir la stérilité et prévenir les infections. Voici les étapes générales du brossage chirurgical :
Préparation :
Retirer les bijoux et montres.
Porter un masque avec visière (ou sans visière si des lunettes sont portées) ainsi qu’une charlotte pour couvrir les cheveux.
Lavage préliminaire :
Mouiller et savonner les mains et les avant-bras, jusqu’aux coudes, avec un savon régulier.
Curer les ongles avec un cure ongle à usage unique sous l’eau.
Sécher soigneusement les mains et les avant-bras avec un papier à main à usage unique.
Brossage chirurgical
Appliquer une première dose de savon antiseptique dans la paume d’une main.
Tremper le bout des doigts de la main opposée dans le savon antiseptique et le faire pénétrer sous les ongles.
Étendre le reste de l’antiseptique sur l’avant-bras opposé, du poignet au coude.
Répéter les étapes pour l’autre main et avant-bras avec une deuxième dose d’antiseptique.
Appliquer une dernière dose d’antiseptique pour bien couvrir les mains, incluant paumes, pouces, dos des mains et espaces entre les doigts.
Rentrer dans la salle d’opération avec le dos contre la porte et les mains/bras devant vous devant votre abdomen
Garder les mains levées devant soi, à hauteur de la poitrine, avec les coudes pliés afin d’éviter tout contact.