Alec GazeryanComment

Un pas de plus vers l’art de guérir

Alec GazeryanComment
Un pas de plus vers l’art de guérir

Le mot médecine provient du latin medicina, signifiant « art de guérir ». En choisissant cette vocation, nous avons décidé de consacrer notre vie au service de l’humanité; de considérer la santé et le bien-être de nos patients comme notre priorité ; de respecter l’autonomie et la dignité de nos patients ; de veiller au plus grand RESPECT DE LA VIE HUMAINE ; de ne pas permettre que des considérations d’âge, de maladie ou d’infirmité, de croyance, d’origine ethnique, de genre, de nationalité, d’affiliation politique, de race, d’orientation sexuelle, de statut social ou tout autre facteur s’interposent entre notre devoir et nos patients ; de respecter les secrets qui nous seront confiés, même après la mort de nos patients ; d’exercer notre profession avec CONSCIENCE et DIGNITÉ, dans le respect des bonnes pratiques médicales ; de perpétuer l’HONNEUR et les nobles traditions de la profession médicale ; de témoigner à nos professeurs, à nos collègues et à nos futurs étudiants le RESPECT et la RECONNAISSANCE qui leur sont dus ; de PARTAGER NOS CONNAISSANCES médicales au bénéfice des patients et pour les progrès des soins de santé ; de veiller à notre propre santé, à notre bien-être et au maintien de notre formation afin de prodiguer des soins irréprochables ; de ne pas utiliser nos connaissances médicales pour enfreindre les droits humains et les libertés civiques, même sous la contrainte.

- Extraits de la déclaration de Genève 

Ces valeurs fondamentales, tirées la Déclaration de Genève, nous rappellent que la médecine est bien plus qu'un simple apprentissage. C’est une profession noble et honorable qui ne se limite pas aux soins du corps biologique; mais elle transcende la chair, les os et le sang, pour considérer chaque patient, clairement, comme une personne avec une histoire, un      vécu     ,       des désirs, des buts, et des motivations. Chaque jour, nous prenons un pas de plus vers l’immense responsabilité qu’est celle d’être un médecin. Oui, en effet, nous avons tous un long parcours d’apprentissage théorique devant nous; un long marathon où nous chercherons toujours à apprendre plus, à mémoriser une montagne de connaissances et à nous questionner sans cesse, en ne perdant jamais cette flamme qui brûle à l’intérieur de nous, cette passion qui nous motive à nous instruire encore et encore. Intéressons-nous aussi à la dimension humaine de la médecine, car elle est d’une importance inestimable. 

J’ai eu à cœur d’écrire cet article pour explorer le côté de la médecine qui soigne l’âme et l’esprit. Certains parleront de la « psyché », d’autres de l’ « aspect psycho-social » des soins… peu importe votre définition de la chose, il s’agit d’une réalité inaliénable de la médecine. Il semble que nous avons une responsabilité collective d’œuvrer de manière à considérer la dimension holistique de chaque patient. Voici quelques pistes de réflexion qui nous aideront à cheminer un pas de plus vers l’ « art de guérir ». 

Avant tout, l'humilité est cruciale. Une personne humble admettra ses fautes et apprendra, mais une personne orgueilleuse sera écrasée par sa propre fierté et n’avancera pas. Soyons humbles les uns avec les autres, cherchons toujours à apprendre et à être reconnaissants lorsqu’on nous enseigne. La personne malade est la mieux placée pour nous expliquer comment elle est affectée au quotidien. Un médecin humble et attentif posera des questions à ses patients et apprendra des dimensions humaines de la maladie que seule l’expérience peut enseigner. La personne arrogante et fière s’intéresse uniquement à elle, tandis que la personne humble s’impressionne des qualités de ses confrères et consœurs, travaille sur ses propres lacunes, et avance, chaque jour, un peu plus. 

D’autre part, nous devons prendre en compte que chaque patient a une trajectoire qui peut dicter ses décisions, et alimente ses craintes et ses motivations. Chaque personne a un avenir, et ce qu’on lui dit et les traitements qu’elle reçoit auront un impact parfois irréversible sur sa vie. PRIMUM NON NOCERE, signifiant « d’abord, ne pas nuire » est un précepte fondamental avec lequel nous devons exercer la médecine. Ce principe ne devrait jamais quitter notre esprit.  Les médecins influencent la vie de leurs patients d’une manière extraordinaire, et ceux-ci sont souvent très reconnaissants. Néanmoins, nous devons considérer la dimension de l’âme et de l’esprit, afin de demeurer circonspects et de viser plus juste en ce qui concerne la santé et le bien-être de chaque patient. « À quoi ressemblera la vie de mon patient, si nous poursuivons ainsi? » « Y a-t-il une meilleure alternative? » « Est-ce vraiment la seule option? » Considérer le patient, c’est  comprendre qu’il est une personne à part entière et que les décisions que vous prenez ensemble auront un impact sur sa vie, une répercussion parfois irréversible. Par conséquent, il est nécessaire que nous cherchions d’abord à nous comprendre nous-mêmes : « Qu’est-ce qui me motive? » « Qu’est-ce qui alimente mes pensées » « Pourquoi est-ce que j’ai cette opinion ? » « Pourquoi est-ce que je pense ainsi ? » « Est-ce que je vois juste? ». Ensuite, comprendre les personnes autour de nous, comme nos camarades de classe, par exemple. Apprendre à se mettre à la place de l’autre, comprendre pourquoi une personne pense d’une certaine manière, et une autre personne différemment. Développer l’empathie, l’écoute et un doigté pour naviguer dans les conversations de la vie. Développer une manière d’être qui rend heureux et qui inspire. Dire bonjour, plutôt que d’ignorer, sourire, rire, remercier, expliquer, aider, épauler, encourager, motiver… Appliquons ces principes entre nous et ils ne nous quitteront jamais.  

En fin de compte, notre voyage en tant qu'étudiants en médecine dépasse la simple accumulation de connaissances physiopathologiques, pharmacologiques, anatomiques et histologiques. Apprenons à voir le cœur d’autrui, à cerner sa souffrance et sa joie; ainsi nous veillerons à la santé et au bien-être, non seulement de leur corps, mais de leur être : Les paroles agréables sont un rayon de miel, Douces pour l'âme et salutaires pour le corps. Pr 16:24

En conclusion, la médecine est une quête qui transcende les connaissances pures. Elle exige une compréhension profonde de l'humain dans son ensemble. Alors que nous avançons dans notre parcours, gardons à l'esprit ces principes d'humilité, de considération et d'empathie, car ils sont la clé pour devenir de véritables guérisseurs.