De l’infrastructure à la superstructure - partie 2

De l’infrastructure à la superstructure - partie 2

Insuffisance de l’approche moderne de l’alimentation

Par Yani Mellal


À l’heure actuelle des « connaissances » modernes (car il n’y a de connaissance vraie que dans ce qui est exempt de toute contradiction), l’un et son inverse coexistent dans l’indifférence la plus totale, la contradiction dans les opinions et dans les faits entre les uns et les autres, même entre nutritionnistes, étant davantage la règle que l’exception. Dans le présent article, nous nous donnons comme objectif de survoler quelques autres contredits importants que génère la science occidentale et qui sèment le désordre dans les esprits, et de tenter de relever les problématiques inhérentes à cette science.

Le domaine de l’alimentation est sans doute le champ de connaissances le plus nébuleux et le plus vague qui existe dans les temps modernes. L’incertitude permanente des scientifiques, des nutritionnistes, des médecins et de toute personne qui cherche sincèrement à connaître certaines vérités, alliée aux certitudes péremptoires de tout un chacun, a pour conséquence de rendre parfaitement opaque toute vérité, si élémentaire soit-elle (et si vérité il y a, certains nous diront). À l’heure actuelle des « connaissances » modernes (car il n’y a de connaissance vraie que dans ce qui est exempt de toute contradiction), l’un et son inverse coexistent dans l’indifférence la plus totale, la contradiction dans les opinions et dans les faits entre les uns et les autres, même entre nutritionnistes, étant davantage la règle que l’exception. Certains disent que le gras est la source de tous les maux et qu’il faut le bannir définitivement de l’alimentation; d’autres attribuent la cause de tous les maux au sucre sous toutes ses formes; d’autres encore entrent dans des élucubrations évolutionnistes pour expliquer pourquoi la viande ne devrait pas être consommée par l’homme, attribuant même l’épidémie de diabète et d’obésité à celle-ci, et ont cette tendance à percevoir les gens qui continuent à en consommer comme des personnes immorales et dénuées de préoccupations environnementales.

En bref, toutes les tendances diététiques, mutuellement exclusives, existent aujourd’hui, et se particularisent puis se désolidarisent les unes des autres, les autres étant vues comme des ennemies, jusqu’à créer des idéologiques quasi-sectaires dont l’objectif est de faire avancer l’humanité vers leur vérité, ni plus ni moins. Dans ce climat peu accueillant, une bonne partie des nutritionnistes sérieux ont aujourd’hui peur de faire part de leurs découvertes et d’exposer certains faits qui peuvent déranger certains, ou de s’attaquer à des mouvements de mode particuliers, tant le risque de représailles et de menaces est élevé.

Toutes ces tendances mènent en définitive à la conséquence fâcheuse, pour la population générale, de ne plus pouvoir discerner le vrai du faux et à être d’autant plus confortable de manger tout et n’importe quoi, puisque les individus sans tendance diététique particulière synthétisent en quelque sorte toutes les opinions qui leur parviennent et en concluent que tout est bon ou peu nuisible si consommé « modérément ». Ce concept a sans doute une part importante à jouer dans le phénomène d’obésité toujours croissant puisqu’il tend in fine à signifier : mangez ce qui vous plaît quand cela vous plaît sans risque de conséquence majeure.

 De nombreuses raisons expliquent cette cacophonie. Une des plus évidentes est le constat et le sentiment général que l’alimentation occidentale amène le surpoids et l’obésité, et avec eux toute la batterie de maladies chroniques que l’on entend tous les jours. Cela amène plusieurs à rechercher la diète miracle, ce qui popularise le thème de l’alimentation et le rend sujet aux opinions contradictoires et peu informées de la masse, opacifiant par là même toute vérité : qui dit populaire dit division, et qui dit division dit confusion et chaos. Mais le problème, à notre avis, réside plus profondément, jusque dans l’approche scientifique moderne préconisée pour étudier les aliments, censée les juger ultimement en bons ou mauvais, et générant, par la manière dont les résultats sont récoltés et interprétés, ce climat chaotique favorable à l’émergence de toutes sortes de diètes selon la mode du moment.

Dans notre précédent article, nous avons donné un exemple concret et détaillé de la contradiction que peut engendrer l’approche moderne de l’alimentation en se donnant comme cas de figure le miel, puis en menant une réflexion sur une éventuelle approche alternative, déjà existante depuis des millénaires à travers les courants traditionnels, qui serait plus près de la réalité et qui dissiperait tout malentendu. Dans le présent article, nous nous donnons comme objectif de survoler quelques autres contredits importants que génère la science occidentale et qui sèment le désordre dans les esprits, et de tenter de relever les problématiques inhérentes à cette science.

Les dattes

Une caractéristique très étrange de la science moderne est sa tendance à engendrer des désaccords même sur les vérités que l’on pourrait croire comme acquises et définitives. La plus notable concerne sans doute les fruits et légumes, qui sont considérés aujourd’hui par certains comme relativement mauvais en raison de leur forte teneur en sucre. Le fruit le plus attaqué et le plus méprisé est sans équivoque la datte, connue pour être particulièrement riche en glucides. En effet, le composant principal de ce fruit est le sucre, surtout sous forme de glucose et de fructose dans une proportion environ équivalente, pouvant allant jusqu’à 70-80% du poids total du fruit(1). Les dattes sont également riches en fibres, vitamines et minéraux, et sont surtout très denses énergétiquement. Le tableau ci-dessous, tiré d’une étude américaine sur les bienfaits généraux des dattes(2), compare la composition de ceux-ci avec celle d’autres fruits considérés comme hautement nutritifs. Le constat est flagrant : la datte contient plusieurs fois plus de macronutriments que les autres fruits étudiés, particulièrement en glucides, et apporte 5-6 fois plus de calories par portion. Cela est la raison pour laquelle la datte a toujours été considérée comme un des fruits les plus nutritifs du monde.

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Évidemment, au vu de cet état de fait, la logique occidentale voudrait suggérer de limiter la consommation de ce fruit pour éviter tout risque de diabète et d’obésité si consommé immodérément. Le fait que les dattes aient possiblement un faible indice glycémique[a], comme beaucoup de fruits d’ailleurs, ne change rien quant à l’énorme apport en sucre et en énergie qu’elles procurent si leur consommation est importante; la charge glycémique des dattes, qui tient compte de l’indice glycémique de l’aliment et de la quantité de glucides consommée en moyenne dans une portion(3), est très élevée comparativement à celle d’autres fruits (voir tableau 5 de l’étude précédemment mentionnée(4)). Ainsi, pour une portion équivalente, les dattes élèvent davantage la glycémie que les autres fruits.

[a] Le fait que les dattes aient un indice glycémique faible ou élevé semble controversé, car nous avons trouvé des données contradictoires selon différentes références. L’indice glycémique faible semble être utilisé lorsque les auteurs veulent expliquer les vertus des dattes, et l’indice glycémique élevé est utilisé comme preuve de la nocivité des dattes par certains nutritionnistes. Cet exemple montre bien à quel point ces mesures, au fond, ne valent et ne signifient rien.

En effet, nous avons vu précédemment que le sucre, et le fructose en particulier, a été prouvé comme agent causal important des maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, syndrome métabolique, cancer, etc.). Or, plusieurs aliments, comme le miel, sont composés en majorité de glucose et de fructose, mais pourtant ont un effet protecteur contre ces maladies chroniques. Les dattes font partie de ces aliments, et plusieurs études étayent largement cette hypothèse.

L’activité antioxydante des dattes n’est plus à prouver aujourd’hui tant ce niveau est particulièrement élevé, étant 5 fois plus élevé que celui des vitamines antioxydantes C et E(5). La capacité antioxydante d’un aliment est importante, car plus elle est élevée, plus l’aliment protège contre tout stress oxydatif à l’origine de plusieurs maladies, dont le diabète(6), le cancer(7) et les maladies neurodégénératives(8). Les dattes furent déjà utilisées comme traitement contre l’hypertension et le diabète par la médecine traditionnelle pratiquée en Afrique du Nord et au Moyen-Orient(9). Aujourd’hui, assez d’études prouvent l’effet anti-diabétique(10,11) et anti-hypertenseur(12) des dattes, en plus de l’effet hypocholestérolémiant(13), antiathérogène(14), antitumoral(15,16), anti-inflammatoire, antibactérien, antifongique, et bien d’autres(17).

Les dattes ont également toujours été très utilisées traditionnellement par les femmes de confession musulmane pendant la grossesse, et davantage encore en période péri-partum, non sans raison. Dans une étude prospective menée par une équipe jordanienne(18), les femmes ayant consommé 6 dattes par jour durant les 4 semaines avant la date estimée de l’accouchement avaient une dilatation cervicale moyenne significativement plus élevée que les femmes n’ayant pas consommé de dattes, et un travail spontané est survenu chez 96% des femmes ayant consommé les dattes et chez seulement 79% des femmes n’en ayant pas consommées. L’utilisation de l’induction par ocytocine était donc significativement moindre dans le groupe expérimental (28%) que dans le groupe contrôle (47%). Un autre essai clinique randomisé(19) mené par une équipe malaisienne sur 154 femmes nullipares a démontré que la consommation quotidienne de dattes avant un accouchement réduit significativement la nécessité d’interventions extérieures (comme avec l’ocytocine) pour augmenter le travail.

Pour résumer, le fond de la confusion réside dans la diffusion générale, par les nutritionnistes et autres professionnels de la santé, de l’idée que le sucre est mauvais pour l’humain, que le public s’approprie et extrapole à tout ce qui contient une grande quantité de sucre, ce qui est faux en raison de tout ce que nous avons expliqué en long et en large dans notre précédent article. L’action d’un aliment sur l’organisme humain ne se définit pas par ses composants, et la connaissance de l’effet d’un composant isolé sur le corps ne peut pas être appliqué lorsque ce composant est intrinsèquement lié à d’autres composants pour former un aliment, car cette méthode de raisonnement typiquement occidentale peut rendre tel aliment mauvais alors qu’il est foncièrement bénéfique et vice-versa, tel que démontré par nos exemples sur le miel et sur les dattes.

Aussi, les moyens que se donnent les modernes de catégoriser les aliments, basées sur des mesures quantitatives, n’indiquent rien sur la nature bénéfique ou néfaste d’un aliment. Ainsi, des aliments à forte teneur en sucre peuvent être considérés comme bon pour la santé pour la seule raison que leur indice glycémique est faible ou modéré (modéré étant lui-même ambigu, il est difficile de savoir s’il est véritablement bon ou mauvais selon cette classification), et d’autres aliments avec une faible quantité de glucides par portion peuvent être considérés comme mauvais à cause d’un indice glycémique élevé. Cela jette encore plus d’obscurité et de tracas sur le sujet, même chez les personnes qui croient que le sucre est foncièrement néfaste. La mesure du nombre de calories, encore plus vastement utilisée, est encore plus farfelue pour différencier un aliment bon d’un aliment mauvais tant elle dépend de la notion arbitraire de portion et ne mérite même pas qu’on s’y étende davantage, tout le monde concevant bien que 1 000 calories de gras, 1 000 calories de sucre ou 1 000 calories d’alcool ne sont comparables d’aucune façon.

Par cet exemple sur ce fruit qui représente au maximum ce que certains leur reprochent, nous espérons convaincre le lecteur que les fruits et les légumes sont définitivement très bénéfiques pour la santé à plusieurs égards, et contiennent des vertus que nous avons peine à soupçonner du fait de la banalité avec laquelle nous avons tendance à les consommer.

Le chocolat

Pour la même raison que pour les dattes ou le miel, l’opinion générale tend à condamner le chocolat dans la catégorie des sucreries nocives, autant que n’importe quelle autre friandise ou confiserie. Dans le cas du chocolat, une autre confusion s’ajoute, puisque la substance que nous désignons ainsi peut avoir de multiples formes et être agencée artificiellement de différentes manières avec différents produits.

D’abord, pour qu’un produit soit appelé « chocolat », il doit avoir au minimum 35% de cacao(20), dont 18% sous forme de beurre de cacao (qui est une matière grasse végétale soutirée après pression des fèves de cacao pour obtenir de la poudre de cacao). Pour être qualifié de chocolat noir, la concentration minimale en cacao est de 43% (jusqu’à 100%), auquel est ajouté du beurre de cacao et du sucre, tandis que pour être considéré comme du chocolat au lait, la concentration minimale de cacao est de 26% au minimum, auquel est ajouté du beurre de cacao, du lait en poudre et du sucre(21). Le chocolat blanc n’est pas un véritable chocolat puisqu’il ne contient pas de cacao; il ne contient que du beurre de cacao, avec du lait en poudre et du sucre. En bref, les différents chocolats (noir et au lait) ont sensiblement les mêmes ingrédients, mais disposés selon des proportions différentes.

Or, le chocolat noir et le chocolat au lait ont des effets potentiellement différents dans l’organisme. Tout d’abord, le chocolat noir est réputé pour avoir des bénéfices cardiovasculaires notables, même sur des patients en surpoids ou obèses(22), en réduisant le risque de maladie coronarienne et d’AVC(23,24), entre autres par la réduction de la tension artérielle et de la cholestérolémie (dont les LDL). Une méta-analyse de 14 études de cohorte réalisée par une équipe chinoise(25) a également démontré que le chocolat (l’étude ayant compris tous les types de chocolats) diminue le risque de diabète, surtout si consommé modérément (1-6 portions par semaine). Une autre étude(26) a démontré que le chocolat noir augmente la sensibilité à l’insuline et diminue les niveaux de glucose et d’insuline à jeun, ce qui corrobore avec la diminution du risque de diabète.

Bien que le rôle bénéfique du chocolat noir semble clair, celui du chocolat au lait est plus douteux et controversé. Une étude australienne(27) a comparé les effets de l’ingestion d’une même quantité de 3 différents chocolats (chocolat noir avec 80% de cacao, chocolat au lait avec 35% de cacao et chocolat blanc) d’énergie calorique égale sur des femmes post-ménopausées. Après consommation, la glycémie et les taux d’insuline étaient significativement plus élevés après l’ingestion des chocolats au lait et blanc comparativement avec l’ingestion de chocolat noir. Cela laisserait penser que le chocolat au lait est possiblement aussi diabétogène que le chocolat blanc, qui ne contient pas du tout de cacao, étant donné qu’il élève la glycémie et l’insuline de la même façon que ce dernier, élévation non comparable à celle du chocolat noir. De plus, le nombre de calories ingérées subséquemment à l’ingestion de chocolat était significativement plus basse dans le groupe consommant le chocolat noir (1355 kJ) comparativement aux deux autres (1693 kJ pour le chocolat au lait et 1842 kJ pour le chocolat blanc). Cela est corroboré dans une autre étude randomisée avec des hommes sains(28), dont la conclusion a été que le chocolat noir promeut la satiété, diminue les apports caloriques subséquents à son ingestion et diminue le désir de manger des sucreries comparativement au chocolat au lait. Ainsi, pour un même apport calorique en chocolat, le chocolat noir protège indirectement contre la prise de poids, à l’inverse de ce qu’on pourrait penser de prime abord.

Ce qu’il faut retenir de tout cela est que deux mêmes substances avec les mêmes ingrédients et les mêmes composants chimiques (à peu de choses près), mais dosés dans des proportions différentes, peuvent induire des effets divergents dans le corps humain. Autant le chocolat noir tend à être bon pour la santé, autant le chocolat au lait tend à avoir des effets ambigus plus susceptibles d’être mauvais, alors qu’il contient également, mais en moindre grande quantité, tout ce qu’on considère comme rendant vertueux le chocolat noir (comme les polyphénols, la caféine, la théobromine, la vitamine E, certains types de lipides, etc.). Les scientifiques qui pensent que les polyphénols sont l’élément majeur apportant la plupart des vertus au chocolat noir peuvent se questionner sur la raison pour laquelle ces mêmes polyphénols, s’ils sont deux fois moins présents dans une substance similaire, n’induisent pas les mêmes phénomènes corporels à moindre degré, de sorte qu’on considère tout de même le chocolat au lait comme bénéfique. Ceux-ci invoqueront sans doute le fait que le chocolat au lait contient davantage de sucre que le chocolat noir, mais le chocolat noir contient également une grande quantité de sucre, mais cela ne l’empêche nullement d’être anti-diabétogène.

En bref, le fond de la discordance se résume à l’antinomie suivante : si on croit que le cacao est bon pour la santé puisque le chocolat noir l’est, on peut penser que c’est également le cas du chocolat au lait; si on croit que le chocolat au lait est mauvais à cause du sucre, on peut penser que le chocolat noir est également mauvais. Cette contradiction est constamment reprise par les nutritionnistes et dans la population, de sorte qu’en fin de compte, personne ne sait vraiment ce qu’il en est du chocolat, et la plupart des gens consomment le chocolat indifféremment du type par pur plaisir. Cette erreur relève du fait que les aliments ont tendance à être jugés en fonction d’un seul de leurs ingrédients, et lorsque deux ingrédients qu’on considère à effet contraire sur la santé sont réunis dans un seul aliment (comme c’est le cas à peu près toujours), la confusion s’installe dans les esprits.

De notre point de vue, nous croyons absurde l’idée de condamner un aliment sur la base d’un de ses ingrédients prouvé nocif, ou au contraire d’expliquer la nuisance bien documentée d’un aliment en indiquant la présence d’un bouc émissaire, le plus facile et le plus fréquent étant le sucre, dont la population s’entend pour dire qu’il est éminemment nocif pour tous. Nous croyons plutôt que chaque aliment a une nature ou une essence intrinsèque à lui-même, et que le fait de changer radicalement les proportions de ses ingrédients viendrait transformer sa nature jusqu’à en produire une nouvelle, la preuve étant que ses conséquences sur l’organisme humain lorsqu’ingéré ne sont plus comparables avec celles de la substance originelle. De la même manière que deux individus de la même famille, bien qu’ils aient plusieurs traits communs, peuvent facilement être différenciés selon leur caractère physique et psychologique (ce que nous appelons la personnalité, qui reflète la nature de l’âme sous-jacente), deux aliments qui ont les mêmes ingrédients mais disposés dans des proportions différentes n’ont pas les mêmes caractéristiques sensibles, que ce soit la saveur, l’odeur, la dureté, l’onctuosité, etc., et a fortiori sont donc différents et n’interagissent pas avec le corps humain de la même façon.

Les gras trans

Un autre bouc émissaire en vogue ces dernières années sont les acides gras trans. Leur réputation comme agents athérogènes et pro-inflammatoires n’est plus à faire, allant même jusqu’à être propulsés comme cause première de dysfonction endothéliale (considérée comme première étape du processus d’athérosclérose) et donc de maladie cardiovasculaire ; nous ne nous attarderons donc pas sur leurs effets délétères déjà bien connus.

Les acides gras trans sont des acides gras insaturés au même titre que les oméga-3, oméga-6 ou oméga-9, c’est-à-dire qu’ils comprennent au moins une double liaison entre deux carbones, mais la configuration géométrique de cette liaison est trans (les groupes fonctionnels sont situés de part et d’autre par rapport à la liaison double), tandis qu’elle est cis pour les autres gras insaturés (les groupes fonctionnels sont situés du même côté par rapport à la liaison double).

Les acides gras trans sont produits par l’hydrogénation industrielle partielle des acides gras polyinsaturés présents dans les huiles végétales, qui consiste à chauffer une huile végétale à une certaine température en présence d’hydrogène moléculaire et d’un catalyseur métallique afin de rendre plus stable (en saturant la plupart des doubles liaisons des acides gras insaturés) et solide les matières grasses, ce qui permet aussi de les conserver plus longtemps. Cette réaction transforme les acides gras polyinsaturés contenus dans l’huile végétale en acides gras trans. Cela est requis pour la fabrication des margarines et la préparation de plusieurs aliments industriels, dont les fritures, les biscuits, les céréales raffinées, les pâtisseries, les plats préparés, les confiseries et plusieurs autres aliments très convoités de nos jours.

Les acides gras trans sont également présents naturellement dans les produits laitiers et la viande des ruminants, dont le lait de vache et de chèvre et les viandes de bœuf et de mouton. Or, plusieurs études montrent que les acides gras trans naturels n’ont pas les mêmes effets sur le corps humain que les acides gras trans industriels.

Une étude randomisée en double aveugle chez des hommes et des femmes en santé(29) a déterminé que l’augmentation du rapport des acides gras trans sur les acides gras saturés (jusqu’à un certain seuil au-delà duquel il n’y a pas d’effet bénéfique ni délétère) provenant du lait de vache améliore le profil lipidique (diminution des LDL et augmentation des HDL) et diminue donc significativement les risques de maladie cardiovasculaire, estimé à environ 10% de réduction du risque d’infarctus du myocarde[b].

[b] Le précédent exemple sur le chocolat donne une meilleure compréhension de cette étude si on se rappelle que les acides gras trans ne sont ici qu’un des nombreux éléments contenus dans le lait de vache. On peut ainsi saisir le fait que l’augmentation de leur proportion dans le mélange (par un changement dans la diète des vaches) peut être bénéfique jusqu’à un certain ratio au-delà duquel la trop grande proportion d’acides gras trans « dénature », si l’on peut dire, l’essence du lait de vache, et supprime par là-même ses vertus. Le fait que la quantité d’acides gras trans soit normalement relativement basse ou modérée dans le lait de vache est une condition divine pour que ce lait soit bon pour la consommation des hommes. L’augmentation nocive des gras trans a pour mesure de « punir » en quelque sorte les hommes qui, pour toutes sortes de raisons, sont portés à gaver les vaches ou à leur administrer une diète trop différente de celle qui leur est la plus appropriée, rendant le lait néfaste pour la santé. Nous voulons par là transmettre le message que les conditions dans lesquelles les animaux sont traités et nourris modifie de manière démesurée l’aliment qui en est issu, allant même jusqu’à le rendre nocif s’il est bénéfique initialement. Les vaches occidentales actuelles ne sont pas en très grande forme (c’est le moins que l’on puisse dire, 80% des vaches américaines ayant la leucémie), et plusieurs mettent en garde depuis plusieurs années contre les effets délétères des produits laitiers occidentaux sur la santé, mais cela mériterait un article en soi dans l’avenir.

Plusieurs autres études ayant comparé plus spécifiquement les acides gras trans de source naturelle et les acides gras trans d’origine industrielle ont permis de conclure qu’il n’y a aucune association entre les premiers et le risque de maladie cardiovasculaire, de même qu’avec aucun autre effet physiologique adverse(30,31,32,33).

Cela va évidemment à l’inverse de la pléthore d’études portant sur les acides gras trans industriels qui ont démontré leur rôle dans l’athérosclérose. Une étude a montré que chaque augmentation de 5% de la consommation de gras saturés était associée à une hausse de 17% du risque de coronaropathie comparativement à une augmentation équivalente en énergie provenant des glucides, tandis qu’elle est de 93% pour chaque augmentation de 2% de la consommation de gras trans(34).

En bref, la différence entre les acides gras trans provenant des ruminants et ceux provenant des huiles partiellement hydrogénées est considérable, pour ne pas dire sans commune mesure. Encore une fois, l’hypothèse jetée par les scientifiques selon laquelle les produits d’origine artificielle ou industrielle et les produits d’origine naturelle ont les mêmes effets sous prétexte qu’une structure moléculaire similaire est présente dans les deux cas, s’avère fausse. En fait, la structure des acides gras trans naturels et industriels n’est pas tout à fait identique : l’acide vaccénique (monoinsaturé) est l’isomère prédominant des gras trans des ruminants, alors que l’acide élaïdique (polyinsaturé) est le principal gras trans d’origine industrielle. Cela rend compte d’une autre erreur fréquemment commise : classer et regrouper différents sous-produits selon ce que leur structure chimique a de commun entre eux, ce qui a pour conséquence d’étiqueter comme acide gras trans plusieurs sous-produits qui n’ont pas la même structure chimique ni la même origine (naturelle ou artificielle), et qui ne risquent donc pas d’avoir les mêmes actions sur le corps humain. Puis, lorsque l’un des sous-produits est considéré comme néfaste, la population générale, avec les nutritionnistes et autres scientifiques qui « informent » cette population, se précipite dans l’amalgame, jusqu’à même cesser de consommer des produits laitiers sous prétexte qu’ils contiennent des gras trans.

Quand bien même les gras trans provenant des ruminants et les gras trans d’origine industrielle n’ont pas une structure tout à fait identique, cette différence est peu pertinente pour nous. La raison est que la nature ne produit rien au hasard, et que si elle crée un acide gras bénéfique pour la santé dans le lait et qu’elle forme de la manipulation artificielle un acide gras néfaste pour la santé, il y a une raison profonde à cela, et les moyens pour arriver à cette fin, en rendant l’un trans monoinsaturé et l’autre trans polyinsaturé, ne devraient pas nous concerner.

De cela, nous pouvons alors émettre l’hypothèse que la nature favorise ses propres produits divinement proportionnés et rend les produits d’origine industrielle, appelés de nos jours « transformés » et « ultra-transformés », néfastes à la consommation.

Les suppléments de vitamines

Le paradigme moléculaire actuel a tendance à faire croire que la somme des ingrédients d’un aliment équivaut à l’aliment même, de sorte que l’administration individuelle de chaque ingrédient finit par reproduire les mêmes bienfaits sur le corps que la consommation de l’aliment en question. Cette idée toute moderne est tellement répandue qu’il est aujourd’hui rare de croiser une personne de plus de 50 ans sans suppléments de toutes sortes. Même des jeunes adultes en santé se plient aisément de plus en plus, pour des raisons diverses, à ces comprimés.

Pourtant, des études ont non seulement démontré que l’administration de vitamine E, de vitamine C et de caroténoïdes (vitamine A) ne réduisaient pas le risque d’AVC ou de maladie cardiovasculaire(35,36), mais qu’elle pouvait même l’augmenter. En effet, une équipe danoise a réalisé une méta-analyse de 68 essais cliniques randomisés (comprenant 232 606 participants) comparant l’effet de la supplémentation en bêta-carotène (précurseur de la vitamine A), vitamine A, vitamine C, vitamine E et sélénium (tous des antioxydants), seuls ou combinés, utilisés comme prévention primaire et secondaire, contre un placebo sur la mortalité toutes causes confondues(37). Alors que la vitamine C et le sélénium ne semblent pas avoir d’effet significatif sur la mortalité (ni bénéfique ni néfaste), cette étude de grande envergure a pu détecter une hausse significative, mais légère, de la mortalité due à la vitamine A (risque relatif (RR) de 1,16), à la vitamine E (RR de 1,04) et aux bêta-carotènes (RR de 1,07). Les suppléments en antioxydants ne semblent donc pas améliorer le taux de mortalité, et peuvent même l’augmenter jusqu’à un certain degré.

Les fruits et les légumes, pourtant riches en antioxydants, diminuent de manière significative les risques de maladie coronarienne, d’AVC, de cancer et de mortalité toutes causes confondues, ce qui a été démontré par plusieurs méta-analyses de grande envergure partout à travers le monde(38,39,40). Cela indique que les suppléments de vitamines, bien que ce soient les mêmes molécules que les vitamines contenues dans les fruits et les légumes, ne sont en rien comparables aux fruits et légumes eux-mêmes. Bien qu’on attribue volontiers plusieurs (sinon la plupart) des bénéfices des fruits et légumes aux vitamines antioxydantes, et que les scientifiques aient catégorisé les vertus spécifiques de chaque vitamine, il s’avère que la consommation individuelle de ces mêmes vitamines dans des comprimés ne produit pas les mêmes effets sur l’organisme humain, pouvant même engendrer des conséquences délétères à long terme dans la large population à laquelle on les conseille vivement.

La vitamine la plus prescrite de nos jours dans les pays développés est sans doute la vitamine D, dès le plus bas âge jusqu’aux personnes âgées. Cependant, les études semblent contradictoires à ce sujet. Dans un essai clinique randomisé impliquant plus de 36 000 femmes post-ménopausées(41), l’administration de vitamine D et de calcium a légèrement amélioré la densité minérale osseuse des patientes, mais n’a pas eu d’effet significatif sur le risque de fractures et a significativement augmenté (de 16%) la survenue de calculs rénaux. Un autre essai clinique randomisé sur plus de 5 000 participants conclut que la supplémentation orale quotidienne en vitamine D et en calcium ne prévenait pas significativement l’incidence de fractures chez les personnes âgées(42). Plusieurs autres études ont démontré le fait que la vitamine D administrée sans calcium était inefficace(43,44), mais que leur combinaison réduisait significativement le risque de fractures (surtout de la hanche) particulièrement chez les patients institutionnalisés ou ceux ayant des carences en calcium ou en vitamine D(45,46).

En bref, les conclusions sont floues quant à la réelle efficacité des suppléments de vitamine D sur le risque d’ostéoporose. Quand bien même on considère, considérant ces données et sous directives des organisations de santé publique, que les suppléments de vitamine D diminuent bel et bien le risque de fractures chez les personnes âgées, ce qui a probablement une part de vérité, il n’empêche qu’ultimement, cette mesure ne résout en rien l’ostéoporose (qui n’est pas un problème de minéralisation osseuse, que la vitamine D saurait bien traiter, mais un problème de résorption accélérée ou de formation réduite de la matrice osseuse même). L’ostéoporose est surtout un manque de stimulation des os tout au long de la vie, et la combattre en se cantonnant derrière des supplémentations est quelque peu dérisoire et dangereux, la population ayant tendance à s’exposer d’autant moins au soleil et à pratiquer toujours aussi peu d’exercice physique, ce qui a pour conséquence d’augmenter l’incidence de l’ostéoporose année après année. La très faible prévalence de l’ostéoporose en Afrique, en Amérique latine et en Asie(47) en dit long sur les véritables mesures de santé publique à adopter pour freiner l’épidémie qui sévit en Occident.

Qui plus est, il n’est pas difficile de concevoir que l’exposition au soleil ne peut pas se comparer à de modestes molécules : tous les effets, connus et non connus, perceptibles et non perceptibles, sur la santé mentale, l’humeur, la santé osseuse, l’équilibre hormonal, et bien d’autres aspects de la vie humaine, du soleil ne sont pas à négliger; on ne peut concevoir un être en santé s’il ne s’expose pas à l’air frais et à la lumière solaire, de la même manière que les plantes ne peuvent survivre sans cette même source d’alimentation. Les scientifiques modernes préfèrent aujourd’hui résumer les bénéfices de l’exposition au soleil dans une seule molécule, et si les conditions de vie actuelles sont défavorables au premier (individualisme, sédentarité, études, emploi, divertissements, etc.), on peut remplacer le tout par un comprimé et continuer un train de vie déséquilibré et nocif.

Cependant, loin de nous l’idée et la prétention de rendre tout supplément dérisoire et inutile, certains ayant leur contexte et leur importance légitime selon les cas. En revanche, eu égard à ces données, il est manifestement ridicule d’intégrer dans l’alimentation, ou plutôt devrait-on dire à la place même de l’alimentation, ces suppléments dans l’espoir de maintenir la santé à long terme. Au fond, l’erreur demeure dans le nom même de « suppléments », censés référer à des ajouts de certains éléments importants dont les apports sont faibles, alors que les véritables suppléments ne sont et ne peuvent être que les aliments eux-mêmes. Ainsi, pour traiter des déficiences alimentaires, il y a davantage à gagner à améliorer son alimentation, plutôt qu’à la remplacer ou à la « supplémenter » bêtement par des comprimés sans intérêt réel; l’exposition au soleil ne se remplace pas non plus par des suppléments chimiques d’aucune sorte.

En analysant les choses plus profondément, la genèse de l’engouement scientifique et populaire pour les suppléments provient non seulement du paradigme moléculaire qui prétend que l’élément est divisible de l’aliment sans changer ses effets, mais aussi du confort et de la facilité que procurent ces suppléments au quotidien (plus besoin d’exposition au soleil pour une bonne santé osseuse, ou de bonne diète équilibrée pour maintenir la santé) et, le plus important, du ressentiment marqué et inconscient que porte le citoyen lambda face au naturel. En effet, comment expliquer que plusieurs se procurent des suppléments de curcuma au lieu de supplémenter l’alimentation même avec cette épice, ou des suppléments de vitamine C alors qu’elle est si présente dans les agrumes, si ce n’est qu’ils ont intégré viscéralement, au plus profond d’eux-mêmes, une certaine animosité ou aversion contre le naturel qui consiste à croire que les choses provenant de la nature ont une efficacité moindre que les choses créées ou modifiées artificiellement. Cette hostilité puise sa source dans la croisade qu’a mené la médecine occidentale moderne pour enrayer les formes traditionnelles de guérison, qui devait passer par l’endoctrinement graduel des populations à l’efficacité absolue des traitements pharmacologiques, et ipso facto à la non-efficacité des remèdes naturels. Cela s’observe tous les jours sous la forme de mépris constant des médecines alternatives ou traditionnelles ou de vive méfiance à l’égard des fameux « produits naturels », qui ne sont jamais que désastreux pour la santé selon la mentalité typique des Occidentaux. Aujourd’hui, l’alimentation n’est plus conçue comme une forme de médication, mais comme un élément stabilisateur de la santé, et lorsque cette santé est défaillante (souvent à cause de cette même alimentation), il faut se tourner vers des avenues pharmacologiques pour espérer guérir. Le traitement d’une condition avec une certaine diète ou certains aliments spécifiques devient pratiquement risible, au grand dam de ceux qui pensent ainsi.

Conclusion

Bien que le sujet soit extrêmement vaste et que plusieurs autres cas intéressants aient pu être étudiés, par souci de ne pas surcharger le présent article, nous nous sommes quelque peu attardés sur chaque exemple, puisque chacun servait à illustrer certains concepts-clés et à faire ressurgir quelques-unes des erreurs les plus fréquentes et les plus importantes commises par la communauté scientifique moderne. On retient de tout cela, et on n’insistera jamais assez, que l’approche moléculaire et fragmentaire de l’alimentation, bien qu’étant apparemment si développée et complexe, est à la source de la confusion majeure qui règne à tous les niveaux dans ce domaine, celle-ci étant tout bonnement incapable de différencier les aliments bons des aliments mauvais. Le manque de discernement de cette science s’explique notamment par les quantifications inappropriées des aliments qui jettent l’obscurité au lieu de la lever (calories et indice glycémique entre autres), certaines obsessions envers des bouc émissaires jugés nocifs (sucre, gras trans, etc.) l’amalgame entre le naturel et l’artificiel et entre l’aliment et l’élément, la condamnation d’un aliment sur la base de ses ingrédients et le mépris systématique du produit provenant directement de la nature.

Au fond, cette approche moderne tient sa complexité intrinsèque de son incompréhension profonde des divers paramètres en jeu, qui ne peuvent point s’expliquer que par l’aspect physique et infrastructurel des choses, mais surtout par une dimension invisible et d’autant plus profonde, qui règle toute chose dans une mesure précise, et qui nous reste encore à explorer.


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