Le Pouls

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Salut Grand-père [Texte gagnant]

Contexte : Après la pandémie, dans 10 ans

par Vincent Provost

Les paupières en bandoulières, je sors de l’hôpital après un long quart au travail. C’est pas toujours facile d’être un adulte. Aujourd’hui, comme à de maintes reprises dans le passé, la mort est venue me dire coucou entre les murs bleu polaire de mon unité de soins. Ce blanc cassé doux et délicat présentant une touche de turquoise légèrement plus vert a été choisi aux quatre coins du globe comme couleur désignée des hôpitaux pour nous rassurer et symboliser la voie claire vers un prompt rétablissement. Depuis déjà longtemps, elle m’accompagne jour après jour et ponctue mon quotidien telle une trame de fond invisible. Or, aujourd’hui, le bleu polaire est suinté par la mélancolie du soignant qui réalise qu’au fond, on a beau étudier des décennies et toujours chercher à être le meilleur des accompagnants, la vie aura sempiternellement le dernier mot sur le moment où la flamme vacillante qu’elle consume s’estompera pour laisser place au néant. 

Je n’ai pas peur de ma mort. J’ai peur de ce qui vient avec la mort. J’ai peur des apôtres assis autour d’elle, qui, bien que moins impressionnants, sont d’autant plus pernicieux. Tristesse, deuil, chagrin, absence, solitude pour ne nommer que ceux-là. Ils frappent l’un à la suite de l’autre après que la mort ait quitté la table, tirant sa révérence pour mieux prendre place dans la chaumière de quelqu’un d’autre. Diagnostic de cancer, regards perdus dans le désarroi de l’incompréhension, un café, trois prescriptions, une infection maligne qui est montée au bloc opératoire il y a quelques heures, un autre café, une patiente de 68 ans que l’on a dû débrancher après s’être battu depuis 72 heures avec sa respiration. Respiration absente plutôt. Ici, on se demande si, au lieu de prolonger la vie, nous ne sommes pas en train de prolonger la mort. Je pousse une porte. Je désinfecte mes mains à l’une des innombrables stations de solution hydro alcoolique qui jalonnent l’établissement. J’ai les mains pleines de sillons asséchés et craquelés, reflet de la dure semaine passée au chevet des malades. Je n’ai absolument rien d’extraordinaire, des milliers comme moi ont choisi cette vocation si belle parmi les gens ordinaires, celle de faire une différence. Aider à leur manière celui ou celle qu’ils ou elles seront peut-être demain. Une esquisse de sourire façonne mon visage fatigué. Ce sourire, à l’instar d’un enfant qui lâche prise de son cerf-volant sur la plage, s’envole vers le gardien de sécurité. Comme à toutes les fois, pas de sourire en retour. Lui aussi a probablement la tête ailleurs. Je lui souhaite de passer une bonne fin de soirée, conscient qu’il fait déjà depuis un bon moment nuit. Alors, que je pousse la dernière porte me séparant de l’extérieur, c’est un maigre murmure que j’obtiendrai pour réponse. 

Dehors, c’est novembre. Les étoiles illuminent le grand sombre et me bercent doucement vers la bouche de métro qui me ramène vers mon appartement. Je ne sais pas pourquoi mais j’aime bien ce vent calme et frisquet qui caresse mes joues et fait vrombir les branches dépourvues de feuilles du parc que je traverse. Un souffle haletant et sourd qui fait habituellement le ménage dans les tiroirs bien remplis de mes pensées. Il me permet à l’habitude de laisser derrière moi les différents aléas de la journée pour m’adonner aux autres pans plus personnels de ma vie de façon allégée. Un à un, tels les pétales d’une fleur flétrie bariolée par le vent qui se détachent, mes soucis s’amenuisent pour laisser leur place à un jeune homme foncièrement heureux et fier de ce qu’il est parvenu à accomplir. Cet équilibre, c’est un combat continuel, un choix à refaire encore et encore, jamais réellement acquis mais qui se développe au fil des années par l’entremise de l’encre subtile de l’expérience. 

Cependant, inconfortablement affalé dans le seul siège occupé du wagon, mes pensées ne veulent guère me quitter maintenant. Le mistral n’a pas eu raison de celles ce soir. Ça fait dix ans que la STM parle d’instaurer les trains AZUR sur l’ensemble du réseau métropolitain, or, la ligne bleue a encore ses allures de prouesses technologiques du temps de l’Expo 67. Fermant mes yeux gonflés dans l’espoir de trouver du réconfort, ma mémoire me ramène il y a de cela 10 ans, quand j’empruntais le court trajet Snowdon-Université de Montréal à tous les jours. Heure de pointe, les wagons étaient bondés de monde de tous les horizons de la vie tous compactés comme dans une boîte de sardines s’en allant vaquer à leurs occupations du jour. Pour moi, c’était d’aller m’asseoir dans le pavillon Roger-Gaudry pour apprendre miette par miette, cours par cours, prof par prof, les bribes fondamentales de ce qui me permettrait de devenir le médecin que je suis maintenant. Drôlement, je réalise à quel point il y a une multitude de trucs que je n’aurais jamais pu imaginer vivre dans le cadre de cette profession, dont le sentiment vertigineux qui m’engouffre à l’instant. 

Je sors mon iPhone 24 SE et je me mets à écrire. J’ai trop de souvenirs qui s’entassent. Baume pour l’âme, j’applique une couche généreuse pour panser la plaie. Par nostalgie, j’ai envie de suivre le fleuve sinueux où me ramènent mes images floues mais lucides d’il y a 10 ans, celles de Vincent, l’étudiant de prémed.

Première année d’université, entrée en médecine, arrivée à Montréal. Au-delà de toute chose, ce sont les visages des amitiés que je nourris encore de nos jours qui voguent dans ma tête. Je ne le savais pas encore mais ces gens seraient la plus belle chose que j’aurai retirée de mes études de toubib. De véritables piliers qui seraient à mes côtés dans les plus joyeux comme les plus ardus des moments. Dès les premiers instants, je me rappelle avoir beaucoup aimé les personnalités distinctives des individus de ma cohorte qui avaient autant de raisons de rentrer en médecine qu’il y a de visages souriants sur notre vieille photo aux centaines de sarraus blancs. Dans le cadre de l’année préparatoire, j’avais donc décidé d’être représentant de classe, un rôle que j’appréciais de par la composante d’entraide et d’interaction avec mes pairs qui le composait. En mars 2020, deux étudiantes, Yifan et Maya, étaient venues me voir pour me demander que je partage une pétition avec nos collègues afin de poursuivre l’année à la maison, de peur qu’un virus venu de Chine ne se propage dans la classe. Je mentirais si je disais que j’avais pris cette demande avec le sérieux qu’elle méritait lors d’un premier regard. À moitié par manque d’information et à moitié par négation, je n’arrivais pas à voir la potentielle éventualité d’une telle mesure. 

Leçon d’humilité par excellence, deux jours plus tard la faculté suspendait les cours pour une période indéterminée. Quelques jours passèrent. Toute la province était dorénavant mise sur pause jusqu’à nouvel ordre. D’épidémie à pandémie, le virus avait pris la planète entière de court et les gouvernements d’ici et d’ailleurs avaient imposé le confinement, de quarantaine modérée à forcée sous peine d’emprisonnement dans certaines régions du globe, pour limiter la portée de ce nouvel ennemi public numéro 1 que l’on ne pouvait voir, la COVID-19. Ce virus ayant une atteinte dévastatrice sur les capacités pulmonaires des plus vulnérables changerait définitivement ce que l’on considérait d’ici là comme étant la vie normale.

Je suis chez moi maintenant. Douché, tasse de café noir à la main, le sommeil ne viendra pas me prendre toute de suite malgré la fatigue étouffante. J’ai envie d’écrire. Je ressors mon cellulaire de la poche de la robe de chambre de Grand-père et je continue le gribouillis brouillon que constitue cette note. J’ai envie de parler de cette pandémie qui marqua cette décennie, décennie où j’ai appris à devenir médecin, autant que l’on puisse apprendre une telle chose. Mais avant tout, j’ai envie de parler de cet homme qui, durant les deux décennies précédentes, m’a appris ce que c’est de devenir un homme, autant que l’on puisse apprendre une telle chose. Je m’assieds. Regard à travers la fenêtre, dehors, novembre se fait calme.

Grand-père n’était guère un homme d’exception tels qu’on les illustrent dans les livres d’histoire. Cependant, il avait laissé une marque indélébile dans le cœur de ceux qui l’ont aimé. Je fais partie de ces gens. Homme ordinaire, ouvrier à l’usine de fer et métal de Sorel-Tracy, Grand-père avait décidé, comme bon nombre de pères de son époque de dédier sa vie à sa famille et de laisser de côté les rêves de sa tendre jeunesse pour subvenir aux besoins des siens. Loin des artifices de la vie mondaine, il se levait avant l’aube tous les matins pour pelleter du minerai dans les grands fours de la branche québécoise du conglomérat américain. On aurait pu penser que ce travail physique nécessitant un effort constant aurait sculpté un corps fort et robuste chez mon grand-père. Toutefois, du haut de ses 5 pieds 4 pouces, Grand-père était toujours resté l’homme frêle mais vaillant qui suscitait inspiration et respect chez les autres gars du chantier. Après 20 ans de gouttelettes de sueur ruisselant sur son front plissé, Grand-père fut promu comme contremaître, titre désigné par une casquette blanche. Cette casquette blanche bien qu’il l’ait si longtemps désirée pour pouvoir agir comme leader juste et équitable pour ses gars, Grand-père ne l’a pas gardée longuement. Un matin, lors d’une rencontre avec les cadres, Grand-père s’est fait demander de nommer dix employés à congédier par manque d’ardeur à la tâche. Conscient que chacun des ouvriers faisait un travail exemplaire, Grand-père refusa de faire une telle chose, renonça à sa casquette blanche et retourna à sa pelle et à son casque, par solidarité et par appréciation du respect des sacrifices quotidiens accomplis par ses gars œuvrant dans les fours. Pour lui, pouvoir regarder ses chums de la job dans le blanc des yeux le dimanche après la partie de balle molle en ayant la certitude qu’il avait été un homme de parole et de principe valait bien plus qu’une augmentation de salaire et un titre distingué. 

Le bonheur est dans les petites choses. Grand-père avait acheté avec son meilleur ami Léo une terre remplie d’érables dans le coin de Yamaska. De ses mains, il y a construit une cabane avec une bécosse à proximité où sa grande famille mettrait la main à la pâte à tous les temps des sucres pour produire quelques gallons de sirop. J’y ai passé 19 Noël ponctués de Bottine souriante et Tex Lecor. 

Le Noël de mes 20 ans, on l’a passé au chevet de Grand-père à l’hôpital. Depuis l’été, il était gonflé comme le bonhomme Michelin à cause de son insuffisance cardiaque. C’était infiniment triste de voir l’incompréhension des arrière-petits-enfants de Grand-père devant l’affliction qui affligeait incommensurablement cet homme de 80 ans leur aîné. Tant bien que mal, car moi-même rongé par la tristesse de perdre un homme que j’avais de voir un homme si fort s’essouffler de la sorte, j’expliquais à mes petits cousins que le cœur de Grand-père ne marchait plus comme avant probablement à cause qu’il avait trop aimé. Aimé sa belle Marie-Marthe. Aimé les grosses tomates juteuses dans son jardin l’été. Aimé couler le premier sirop de l’année. Aimé la petite bière au camping avec les amis de longue date. Aimé voir son club soulever 20 fois la glorieuse coupe Stanley. Aimé voir sa belle et grande famille s’épanouir et rester unie à travers les aléas de la vie. Candidement, c’est comme cela que je m’expliquais à moi aussi la terrible éventualité de le voir partir.

C’est mercredi le 12 février 2020, après un accompagnement magnifique de la part des préposés aux bénéficiaires, des infirmières et des médecins que Grand-père décida d’avoir recours à l’aide médicale à mourir chez lui dans le lit où il dormait chaque soir depuis 60 ans entouré de ses 4 enfants. Ce jour-là, serein et prêt, après avoir serré bien fort ceux qu’il aimait le plus au monde, Grand-père a reçu une injection qui le plongea dans un sommeil éternel. Grand-père croyait au ciel et avait hâte de se dévêtir du manteau de souffrances de la maladie pour aller y rejoindre ses amis et les 10 frères et sœurs qui sont eux-aussi de l’autre côté du chemin. Le dimanche avant ce dernier mercredi de sa vie, mon petit frère et moi, tous deux agnostiques, étions allés écouter avec lui et notre Grand-mère sa dernière messe. D’habitude volubile, Grand-père savourait ces derniers moments passés avec nous et nous ne pouvions qu’être émus aux larmes par ce vieillard qui semblait, tel un bon élève écoutant le professeur lors de la révision avant l’examen, s’abreuver des paroles de l’homme dans la soutane blanche. Je ne crois pas, par contre, ce dimanche-là j’avais envie, moi aussi, de croire. Envie de croire que les hommes ordinaires mais bons avaient droit une fois la vie terminée, à un repos doux soignant les blessures de la maladie qui le guidèrent vers la mort.

Ça, c’est l’histoire de mon grand-père. Un homme comme il y en a dans toutes les familles. Un homme ordinaire qui a su mener une existence extraordinaire. Un homme heureux qui a eu le courage de fermer la lumière pour mieux dormir à 88 ans. 

Un peu plus d’un mois après la mort de Grand-père, la COVID-19 étala ses tentacules meurtrières dans les poumons des personnes âgées. Elle aurait certainement pris la vie de mon grand-père, tellement affaibli par son cœur ne voulant plus accomplir son unique travail. Bien entendu, ce virus affecte toutes les strates de la population mais c’est auprès de nos aînés qu’il fait le plus de ravages. La situation est la pire dans les CHSLD, les centres d’hébergement et de soins de longue durée, où croupissent dans des conditions atroces des individus ayant tant donné à la société québécoise tout au long de leur vie et qui se retrouvent à l’ère du coronavirus complètement laissés en décrépitude. Cela n’est pas de la faute des préposés aux bénéficiaires et des infirmières qui mettent à chaque jour leur vie en danger pour essayer au meilleur des minces ressources qui sont à leur disposition de prodiguer des soins à ces gens démunis et souffrants. Ce qui arriva en 2020 dans les CHSLD rend compte d’un problème de société aux implications beaucoup plus grandes que celle de la gestion de la pandémie, soit l’importance accordée aux gens de l’âge d’or. 

Il est irréfutablement aberrant que les individus qui ont contribué durant la plus longue période à l’avancement de notre société soient rabroués au rang de citoyens de seconde classe lorsqu’une pandémie qui les touche directement frappe violemment. Plus des trois-quarts des morts de COVID-19 sont attribuables à des patients habitant dans les CHSLD du Québec. Un problème flagrant doit être soulevé de cette constatation. Les conditions dans lesquelles vivent ces aînés dans ces établissements publics ont été prises à la légère durant bon nombre d’années. Au printemps 2020, le virus a su ouvrir les plaies de cette institution pour y laisser des cicatrices fatales. 

Les héros populaires de cette crise, le Dr. Horacio Arruda ainsi que le premier ministre François Legault ont mis en place la mesure de ne pas accorder de visites dans les CHSLD pour limiter la contagion et l’étendue du coronavirus. Grand-père disait souvent que l’enfer était pavé de bonnes intentions. Ce dicton s’avéra on ne peut plus vrai dans le cas de la pandémie de 2020. En essayant de limiter les risques d’infections, les autorités gouvernementales ont fait en sorte que des centaines voire des milliers de personnes âgées sont mortes de la manière la plus atroce qui soit, seules. À vie, je me rappellerai du texte d’une collègue de classe supérieure, Evelyne Bossus, qui y relatait l’histoire de sa grand-mère morte dans la solitude, une éventualité d’une si grande tristesse que juste d’y penser maintenant me remet les larmes aux yeux. Le plus grave dans tout cela, c’est que cette situation n’est pas un cas unique et isolé, tout plein de familles auront dû composer avec le fait de perdre un proche sans pouvoir l’accompagner d’aucune manière. C’est tout simplement dégueulasse. C’est quelque chose qui autant que l’on veuille y réfléchir ne s’oublie pas, c’est un deuil violé que l’on porte au fond de soi jusqu’à sa propre mort. C’est une émotion que le lot de condoléances et de sympathies n’effacera jamais. Pourquoi? Parce que grand-maman et grand-papa sont partis seuls. On ne leur a même pas octroyé le droit à la dignité d’être accompagné par ne serait-ce qu’un autre humain. On a dit à grand-maman et grand-papa, qu’en ces temps de coronavirus, leur vie ne vaut pas un masque et un appareil de protection donné aux membres de leur famille pour qu’ils puissent être prêts d’eux lors de leur dernier souffle, écouter le dernier soubresaut de vie quitter leur entité physique. C’est triste, c’est fâchant, c’est impardonnable. C’est ce dont je me rappelle et me rappellerai toujours cette pandémie de COVID-19 d’il y a 10 ans. 

Le reste, les cours en ligne, les fêtes manquées, la perte de mon emploi d’été, les arcs-en-ciel, les « Ça va bien aller » lancés à toutes les sauces, l’omniprésence des masques et du Purell, je les aurai presque oubliés. Par contre, ces gens ordinaires qui ont perdu la vie dans la solitude, sans leurs proches à cause d’un virus qui les emporta lentement et douloureusement, je ne les oublierai jamais. Ces gens comme Grand-père, pour qui le printemps est un temps pour faire des balades en voiture avec le vent dans les cheveux blanchis par la vieillesse avec leurs petits-enfants, qui auront péri dans le noir, dans l’absence, de la pire manière qu’un homme puisse quitter cette vie. Pour reprendre les termes de la Dr. Joanne Liu, qui a dévoué sa vie à l’aide humanitaire partout à travers le monde, laisser les gens mourir seuls est un geste dramatique. 

Égoïstement, je suis aujourd’hui, dix ans plus tard, si soulagé que Grand-père n’ait pas eu à subir ce supplice inhumain. Je me console en me disant que lui aura pu, au moment de fermer les yeux, avoir un dernier au revoir teinté de la chaleur de ma magnifique grand-mère et des beaux enfants qu’ils eurent ensemble. Toutefois, à chaque fois que je verrai au cours de ma pratique un vieillard, comme monsieur Allard, mon patient mort à l’hôpital plus tôt en fin de quart, quitter la vie dans la solitude puisque j’étais au chevet d’un autre patient, j’aurai un lourd remord et une pensée pour tous ceux qui comme lui ont trépassé sans la présence d’une autre âme pour les réchauffer à cause du virus couronné.  

Je finis mon café. Je sèche la larme sur ma joue gauche. Demain, je ferai mieux. Je t’aime Grand-père. 

Ton petit-fils, Vincent