Le Pouls

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De l’infrastructure à la superstructure

Le paradoxe du miel

Par Yani Mellal


L’alimentation est sans doute le domaine le plus crucial pour le maintien de la santé, fait qui n’a jamais été plus vrai qu’aujourd’hui. Mais encore faut-il savoir reconnaître les aliments bons des mauvais, dans cette ère de confusion où telle affirmation et son inverse cohabitent dans une singulière innocence, voire une indifférence contrariante. Nous nous proposons d’entreprendre ici la première partie d’une réflexion vers une nouvelle approche de l’alimentation, en prenant comme cas de figure l’aliment éternel : le miel.

Certains nutritionnistes contemporains mènent aujourd’hui une véritable guerre contre le sucre, dans toutes les formes sous lesquelles il se présente : boissons gazeuses, bonbons, pâtisseries, mais aussi miel, confiture, pommes de terre et autres légumes sucrés (betteraves et carottes par exemple), et même la plupart des fruits (particulièrement les dattes ou les fruits secs), les légumineuses et les produits céréaliers. Tous ces aliments, et bien d’autres, du fait de leur index glycémique élevé (c’est-à-dire qu’ils élèvent assez fortement la glycémie durant les deux heures suivant l’ingestion), sont tous mis dans le même panier en tant qu’agents « nocifs », ou du moins à consommer avec modération. Certains vont même jusqu’à créer une catégorie de « sucres furtifs » ou « cachés » pour traquer la moindre molécule de glucose et la bannir complètement de l’alimentation, que ce soit dans les jus de fruits, les hamburgers, les légumes en conserve, la charcuterie (à cause de leurs agents de conservation à base de sucres, mais d’autres raisons plus évidentes permettent de constater leur caractère nocif), ou même le riz.

Or, la science moderne démontre que les nutritionnistes mettent en garde à raison contre ce fléau, cette crainte du sucre étant bien fondée dans de multiples études. Par exemple, selon un article américain(1), la consommation excessive de sucre promeut, par des mécanismes directs et indirects, le développement de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2, particulièrement par la composante fructose du sucre (le sucre blanc, largement le sucre le plus abondant dans la nature, étant du saccharose (ou sucrose, ou encore sucre de table), composé d’une molécule de fructose et d’une molécule de glucose unies par une liaison osidique). Les mécanismes directs impliquent le métabolisme du fructose, dont la majorité serait métabolisée par le foie, le fructose étant un substrat important pour la lipogenèse de novo. Une surcharge de fructose dans le foie mènerait donc à une augmentation de cette lipogenèse, résultant éventuellement en accumulation hépatique de lipides (pouvant produire une stéatose hépatique), puis en dyslipidémie (facteur de risque important des maladies cardiovasculaires), diminution de la sensibilité à l’insuline et augmentation des niveaux d’acide urique (sans rentrer dans des cascades moléculaires complexes). Le fructose promeut également la prise de poids, étant un facteur de risque important de l’obésité. À travers cette augmentation de la graisse viscérale (donc par un mécanisme indirect), le fructose serait encore à l’origine d’une dysrégulation lipidique, la prévalence de syndromes métaboliques, de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2 étant très élevée en présence de surpoids et d’obésité.

Par sa relation avec le développement des maladies chroniques les plus prévalentes dans les pays développés, le sucre favoriserait indirectement l’apparition de maladies graves. Par exemple, de récentes études indiquent une association étroite entre l’obésité ou le diabète de type 2 et un déclin cognitif significatif(2). Il existe ainsi une implication de l’altération de la sensibilité à l’insuline dans la genèse de la maladie d’Alzheimer(3). Des chercheurs ont effectivement noté une augmentation de la résistance à l’insuline, à travers une hyperinsulinémie, comme caractéristique commune de cette maladie neurodégénérative, caractéristique liée avec l’apparition de plaques séniles, la présence d’enchevêtrements neurofibrillaires et l’élévation de β-amyloïdes plasmatiques, tous des signes typiques d’Alzheimer. Ainsi, la consommation de sucre mène à des perturbations métaboliques causant le diabète de type 2 et l’obésité, et ceux-ci sont eux-mêmes liés de manière intrinsèque au déclin cognitif et à la démence. De plus, le sucre ajouté (c’est-à-dire les sucres artificiellement ajoutés aux aliments et aux boissons), chez des patients non diabétiques, a été associé avec une altération de la mémoire et de l’attention à court et à long terme, diminuant significativement les performances académiques chez les adolescents (surtout par l’entremise des boissons gazeuses)(2).

D’autre part, la consommation de fructose est associée avec l’apparition de différents types de cancers, dont le cancer du pancréas, de l’intestin grêle, du foie, du sein, du côlon, et d’autres(4). Cela n’est guère surprenant, puisque les cellules tumorales croissent avec la glycolyse anaérobique, c’est-à-dire le procédé métabolique de dégradation du glucose en énergie sans l’aide de l’oxygène. Il est nécessaire de mentionner, sans rentrer dans les détails moléculaires, que le métabolisme du glucose et celui du fructose diffèrent (le fructose étant métabolisé en grande partie par le foie, le glucose l’étant à travers tous les organes), et que celui du fructose mène à une plus grande augmentation du risque de cancer en promouvant un stress oxydatif important, favorisant un état pro-inflammatoire dans l’organisme (le glucose ayant des effets similaires, mais moindres). Les cellules cancéreuses préfèrent également métaboliser le fructose par rapport au glucose. De forts taux de fructose favorisent donc la genèse de cancers, et ont aussi été associés à des cancers plus agressifs et à une plus haute fréquence de métastases(5).

Les effets nuisibles du fructose sur le corps humain sont encore nombreux. Mentionnons les caries dentaires, fléau loin d’être négligeable chez les enfants et les adolescents, les troubles dépressifs (une teneur élevée en sucre dans l’alimentation en serait probablement un facteur de risque), les risques d’addiction probables (bien documentés chez le rat, mais controversés chez l’humain) et l’hypertension artérielle, pour ne nommer que ceux-ci.

Ainsi, la nocivité du sucre, particulièrement par sa composante fructose, est très bien établie dans la communauté scientifique. Par conséquent, cela impliquerait que tous les aliments sucrés, que ce soit les fruits, certains légumes ou encore le miel, sont également dangereux pour la santé, du fait d’un index glycémique élevé ou d’une proportion prépondérante de sucre dans la composition de l’aliment. Cela concorderait avec les avertissements donnés par certains nutritionnistes, légitimant par le fait même la récente mode sur les régimes cétogènes ou les régimes protéinés.

Certains aliments ont été considérés, de tout temps et par tous les peuples et même encore aujourd’hui dans l’imaginaire collectif contemporain, qui semble toutefois en train d’être refaçonné, comme ayant des propriétés vertueuses pour la santé si elles sont consommées régulièrement. Le miel, par exemple, a toujours été considéré comme étant de l’or liquide, doux, impérissable et doté d’une puissance qu’on peut qualifier de légendaire tant il est présent dans l’histoire humaine. Malgré cela, il semble être mis de plus en plus à l’écart aujourd’hui dans la conscience collective, puisque le miel est composé à 75-80% de sucre (les proportions pouvant légèrement varier selon le climat, la saison, la géographie et d’autres conditions environnementales), la composante principale étant le fructose à environ 32-38%, suivie par le glucose puis par d’autres disaccharides et polysaccharides6. Le reste de la composition du miel comprend de l’eau en proportion variable, des acides organiques, des minéraux, plusieurs vitamines et quelques enzymes. Par cette composition et à la lumière de notre exposé jusqu’à maintenant, nous pouvons facilement conclure que le miel devrait être nocif pour la santé du fait de sa proportion élevée en sucre, plus particulièrement en fructose, et que ses vertus, si vertus il y a, ne seraient que spécifiques à certaines maladies ou à certaines conditions particulières et ne devraient pas être applicables si le miel était consommé régulièrement pour une longue période de temps.

Paradoxalement, le miel, selon une quantité importante d’études, est effectivement associé à plusieurs bénéfices pour la santé. Une étude malaisienne sur le sujet publiée en 2018(6) a fait constat de la panoplie d’effets protecteurs que procure le miel, et ce à travers la compilation et la synthèse de plus d’une centaine d’études scientifiques différentes. La consommation régulière de miel prévient la prise de poids excessive et diminue les risques d’athérogenèse en réduisant les taux de cholestérol total, de triglycérides, de LDL (le « mauvais » cholestérol), en augmentant les taux de HDL (le « bon » cholestérol) et en protégeant le système vasculaire de la dysfonction endothéliale. Elle réduit également les taux de glucose sanguin, améliorant même la sensibilité à l’insuline et stabilisant ainsi la glycémie, tout en diminuant le stress oxydatif par ses propriétés antioxydantes. Ces résultats seront maintenant revus en détail.

Selon un essai clinique randomisé réalisé par une équipe iranienne(7) sur 55 sujets en surpoids ou obèses recrutés et distribués aléatoirement dans deux groupes, les 17 patients du groupe contrôle recevant quotidiennement 70 g de sucrose pendant une période de 30 jours et les 38 patients du groupe expérimental recevant quotidiennement 70 g de miel naturel lors de la même période de temps, le miel a réduit le poids corporel de 1,3% chez les sujets du groupe expérimental comparativement aux sujets du groupe contrôle, le taux de cholestérol total de 3%, le taux de LDL de 5,8%, le taux de glucose sanguin de 4,2%, et a augmenté le taux de HDL de 3,3%. La conclusion de cette étude était que la consommation de miel naturel réduit les risques cardiovasculaires, particulièrement chez les sujets avec des facteurs de risque élevés. Une autre étude iranienne(8) a analysé les effets de la consommation de miel naturel chez des patients diabétiques, et est également arrivée à la conclusion que le miel diminue significativement le poids corporel et les taux de lipides sanguins. Ainsi, le miel a nettement des effets anti-obésité lorsqu’il est consommé quotidiennement.

L’effet hypolipidémiant du miel est également démontré par plusieurs autres études, où il a été constaté qu’il abaisse significativement les taux de cholestérol total, de LDL et de triglycérides chez des patients dyslipidémiques(9,10,11). Le miel a donc la capacité de diminuer les facteurs de risque cardiovasculaires et de maladies athérosclérotiques.

Le miel a également, de manière contre-intuitive et assez paradoxale de prime abord, des effets anti-diabétiques. Ceux-ci sont en partie expliqués par la capacité du miel à augmenter les taux d’adiponectine dans le corps(12), cette hormone, sécrétée par le tissu adipeux et impliquée dans le métabolisme des lipides et du glucose, étant diminuée chez les sujets diabétiques(13). En effet, cette hormone agit comme anti-inflammatoire systémique et améliore la sensibilité à l’insuline. De hauts niveaux d’adiponectine ont donc été associés à un plus faible risque de diabète de type 2, par des mécanismes sur lesquels il est peu pertinent de s’étendre ici, et le risque est proportionnel à la baisse de la sécrétion de cette hormone. Il faut prendre note que la sécrétion d’adiponectine est paradoxalement diminuée en cas d’obésité, raison pour laquelle ce dernier a toujours figuré comme facteur de risque important de diabète sucré, par l’inhibition de la transcription du gène de l’adiponectine par des facteurs inflammatoires sécrétés par des adipocytes hypertrophiques.

Il est maintenant bien établi que le stress oxydatif joue un rôle majeur dans la pathogenèse des deux types de diabète(14). L’hyperglycémie chronique et les pics hyperglycémiques en post-prandial, avant l’effet de l’insuline, sont des facteurs importants augmentant le stress oxydatif. Ce dernier provoque la peroxydation des lipides, qui peut éventuellement mener à une altération de la fonction mitochondriale, qui elle-même générera encore davantage de radicaux libres par sa dysfonction, augmentant le stress oxydatif par un cercle vicieux(15). Ainsi, de très hauts niveaux de radicaux libres sont formés chez ces patients, menant éventuellement au développement de la résistance à l’insuline. Plusieurs types de miel différents ont été testés chez des rats diabétiques et ont démontré des propriétés antioxydantes puissantes (qu’on attribue entre autres aux polyphénols, à l’acide ascorbique, aux caroténoïdes, à la catalase et à la glucose oxydase) , et ont augmenté parallèlement de manière significative l’activité de la catalase pancréatique, une enzyme antioxydante, pour contrer le développement du diabète et même à en renverser la tendance, ce renversement étant observé par l’augmentation des taux sanguins d’insuline vers la normale (donc la diminution parallèle de la glycémie vers la normale) et par la diminution de l’inflammation et de l’apoptose des cellules des îlots de Langerhans(16,17,18). Une autre preuve de cet effet antioxydant du miel est attestée par la « downregulation » de l’enzyme superoxyde dismutase pancréatique, antioxydante, et la diminution du malondialdéhyde plasmatique, un marqueur du stress oxydatif, chez les rats diabétiques traités avec du miel comparativement aux cas contrôle, ce qui démontre une diminution du stress oxydatif chez ceux qui étaient traités.

La glycémie est également diminuée directement par le miel par l’inhibition de certaines enzymes libérées en post-prandial. Parmi les enzymes digestives humaines, la plus importante est l’α-amylase, une enzyme contenue dans la salive et dans le suc pancréatique hydrolysant les polysaccharides (amidon, glycogène, etc.) en oligosaccharides. Une autre enzyme digestive importante est l’α-glucosidase, qui est présente dans la membrane apicale des cellules de l’intestin grêle et qui a pour rôle d’hydrolyser les oligosaccharides et les disaccharides en monosaccharides. Ces deux enzymes sont des cibles thérapeutiques connues pour diminuer la glycémie en post-prandial chez les patients diabétiques, les agents anti-diabétiques les plus communs étant l’acarbose, le migitol et le voglibose19. Il a également été démontré que le miel inhibe l’α-amylase et l’α-glucosidase(20), ce qui peut en faire une bonne alternative à ces agents antidiabétiques, tout en procurant aux patients un goût sucré agréable.

D’autre part, le miel a un effet antihypertenseur non négligeable, réduisant significativement la tension artérielle chez des rats spontanément hypertendus grâce à ses propriétés antioxydantes, améliorant ainsi le stress oxydatif rénal à l’origine de cette hypertension(21). Le miel possède aussi, à des concentrations diverses selon la variété de miel, des métabolites de l’oxyde nitrique (NO), un agent vasodilatateur bien connu, ce qui augmente sans doute l’effet antihypertenseur du miel(22). Cet effet immédiat (à l’intérieur de de 60 minutes) a été démontré autant chez des patients hypertendus(23) que chez des patients en santé(24,25).

La conclusion de l’étude malaisienne précédemment citée est que, après l’analyse de tous les résultats sur les effets de la consommation quotidienne de miel, une supplémentation en miel serait à envisager dans la prise en charge de tous les patients atteints du syndrome métabolique, en tant qu’agent préventif et thérapeutique.

Parmi les autres nombreux bienfaits du miel figurent également ses effets antibactérien et anti-inflammatoire, sans doute les plus connus. Le miel non pasteurisé possède une activité antibactérienne à large spectre importante, incluant une activité contre le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM), le Pseudomonas aeruginosa résistant à la ciprofloxacine, l’Enterococcus faecium résistant à la vancomycine et plusieurs autres(26,27). C’est pourquoi, dans la situation actuelle où les bactéries multirésistantes prolifèrent à une vitesse alarmante partout à travers le monde, l’alternative du traitement au miel des infections, de même que le traitement à l’aide de plusieurs plantes médicinales ayant un effet antibactérien, serait une excellente alternative envisagée par plusieurs chercheurs. Cette activité est présente dans tous les types de miel, mais diffère en efficacité dû à l’agent causal. On attribue la cause de l’activité antibactérienne de la plupart des miels à la production enzymatique de peroxyde d’hydrogène (H2O2), mais plusieurs miels ont une activité antibactérienne majoritairement via d’autres mécanismes, que ce soit à travers leur pH acide, leur haute osmolarité, qui produit un effet osmotique due à la teneur élevée en sucre, la présence de méthylglyoxal et celle d’un peptide antimicrobien, le bee defensin-1(28). Or, d’autres facteurs inconnus à ce jour seraient sans doute également en cause, et l’exacte contribution de tel constituant ou de telle propriété à l’activité bactéricide du miel n’est pas connue.

D’autre part, le miel a la capacité de réduire l’activité de la cyclooxygénase-1 (COX-1) et de la cyclooxygénase-2 (COX-2), manifestant par là des effets anti-inflammatoires(29). Une étude suggère même que le miel serait autant efficace que la prednisolone, un corticostéroïde, dans le traitement des maladies inflammatoires intestinales, sans avoir d’effets secondaires sérieux contrairement à la prednisolone(30).

Le miel a également toujours été utilisé pour accélérer la guérison des plaies, son potentiel étant même très étonnant à divers égards. En effet, les propriétés de guérison du miel appliqué localement ne se limitent pas qu’aux infections de plaies (même les plaies qui ne répondent pas à la thérapie conventionnelle constituée d’antibiotiques), aux escarres, aux ulcères ou aux autres infections de la peau qui peuvent résulter de blessures ou de brûlures(31,32), mais s’étendent également aux brûlures du 1er ou 2e degré et à la gangrène de Fournier (une forme de fasciite nécrosante), dont la guérison est étonnamment rapide avec le miel, aux gastroentérites (le miel ayant même significativement réduit la durée des diarrhées comparativement à la thérapie de réhydratation standard selon une étude randomisée(33)) , aux ulcères peptiques et aux gastrites (en manifestant une activité contre Helicobacter pylori), et même aux infections de l’oeil tels que la blépharite, la conjonctivite catarrhale et la kératite, et aux brûlures chimiques et thermiques de l’oeil(34). Le miel promeut également la formation du tissu de granulation et la croissance de l’épithélium, favorisant la bonne régénération de la peau. Sa capacité à promouvoir la réparation d’une muqueuse intestinale endommagée a également été démontrée, à tel point qu’il est hautement recommandé de l’utiliser dans les salles d’opération(35). En outre, le miel favorise aussi la santé dentaire en ayant un rôle thérapeutique et préventif dans les maladies parodontales comme la gingivite (les microorganismes buccaux étant même plus sensibles au miel qu’aux antibiotiques), et même dans les caries dentaires(36,37).

Un point très important qui ressort de tout ceci est que le miel pourrait être une alternative sérieuse au traitement d’une pléthore de maladies du fait de son efficacité démontrée (souvent plus efficace que le traitement conventionnel, que ce soit les corticostéroïdes dans certaines maladies inflammatoires, les antibiotiques dans les plaies infectées ou dans des cas de multirésistance bactérienne, la réhydratation dans les gastroentérites, comme pansement post-chirurgical, et bien d’autres exemples non mentionnés et sûrement d’autres non connus) et du fait qu’il est dénué d’effets indésirables sérieux et insurpassable économiquement. Il se révèle également comme un important agent protecteur contre les maladies chroniques du siècle, à savoir le diabète sucré, la dyslipidémie, l’obésité et l’hypertension, et pourrait aisément être incorporé au traitement préventif et thérapeutique de ces maladies avec le niveau de connaissance actuel.

Ensuite, devant toutes ces données, nous nous trouvons devant une contradiction manifeste cruciale, que les nutritionnistes et les médecins ne semblent pas vouloir relever, ou du moins ne le font que timidement (par exemple dans l’étude malaisienne précédemment citée) : pourquoi le miel, qui est pourtant essentiellement fait de sucre, majoritairement de fructose, et d’eau, a-t-il des effets sur le corps humain aussi diamétralement opposés, pour dire le moins, à ceux du fructose? En effet, il est absurde de croire qu’une molécule puisse causer autant d’inconvénients, à savoir être un facteur de risque capital de diabète sucré, de dyslipidémie, d’obésité, d’hypertension artérielle, de caries dentaires, de déclin cognitif, de cancers et de troubles dépressifs, en plus d’être de manière générale pro-oxydante et pro-inflammatoire, tout en possédant des qualités protectrices et vertueuses très surprenantes lorsqu’elle constitue le corps principal et dominant d’une substance, celle-ci étant antidiabétique, hypolipidémiant, antihypertenseur, antiathérogène, antioxydante, antibactérienne, anti-inflammatoire, anticariogène, et ayant une capacité de guérison des plaies et de régénération des tissus exceptionnelle. La médecine conventionnelle occidentale, habituée à établir la structure moléculaire des aliments, à les catégoriser ainsi et à en déduire et décrire les effets sur le corps à travers cette structure, comment explique-t-elle le fait qu’une même composition et structure chimique puisse être tantôt bénéfique, tantôt nuisible pour l’humain?

Certains affirmeront sans doute qu’il faut adopter le point de vue fragmentaire ou particulaire qui consiste à dire que chaque constituant d’un aliment possède une action propre séparée du tout, de sorte que si on ingère tel constituant d’un aliment de manière séparée sous forme de pilules (par exemple le fer ou la vitamine B12), alors on reproduirait un effet bénéfique de l’aliment en question. Par corollaire, ils affirmeront que les bienfaits du miel ne sont pas dus au fructose, qui conserve son caractère néfaste pour le corps, mais plutôt dus aux effets individuels des très nombreux minéraux, vitamines, protides, enzymes, et autres. Or, il en va de la logique la plus élémentaire que si un constituant très majoritaire (à 75-80% pour le sucre) a des effets négatifs sérieux sur certains plans, et que quelques constituants très minoritaires ont un effet entièrement antagoniste, même très puissant, au constituant majoritaire en agissant par d’autres mécanismes, il est absolument impossible de croire sérieusement que la substance entière puisse posséder comme résultante des effets positifs sur les mêmes plans. À tout le moins, il serait absurde d’envisager un aussi grand nombre de vertus aussi puissantes que celles que possède le miel, tout en admettant que ce sont les constituants les plus minoritaires qui les lui procurent, et en admettant que le constituant majoritaire va à l’encontre complet de toutes les qualités de la substance totale. De plus, nous venons de démontrer, par l’ensemble des données présentées ici, qu’un certain constituant d’une substance n’a pas nécessairement les mêmes effets, et de fait peut même avoir des effets complètement inverses, lorsqu’il est administré isolément que lorsqu’il est administré avec d’autres constituants dans un mélange harmonieux produit par la nature. Ainsi, rien n’indique que tel constituant du miel, s’il était séparé de ce dernier ou reproduit en laboratoire, aurait les mêmes effets que dans la substance originale, et pourrait même avoir des effets inverses (ce qui est vrai pour le fructose serait a fortiori vrai pour les autres éléments du miel). Il est certes possible de démontrer l’implication de tel ou tel élément de la substance totale dans l’obtention de tel effet, tel que présenté ici et dans les études scientifiques citées, mais cela ne veut pas dire en soi que ce même élément agit de la même manière isolément ou à l’intérieur d’une autre substance, à moins d’y démontrer à chaque fois son implication.

De tout cela, nous affirmons en toute logique et selon les données présentées que la vérité ne réside pas dans le point de vue fragmentaire conventionnellement adopté partout, mais bien plutôt dans un point de vue synergique des aliments, l’harmonie entre les composantes et leurs proportions naturellement définies dans tel aliment jouant un rôle infiniment plus grand dans les effets de celui-ci que les composantes mêmes, de sorte que l’addition isolée des éléments ne vaut même pas une fraction du mélange harmonieux intégral de ces mêmes éléments dans un tout homogène, cohérent, ordonné, proportionné et divinement équilibré. De toute évidence, le fructose et le glucose ne sont pas des composants majeurs du miel par un simple hasard. Ils constituent certainement des ingrédients utiles et nécessaires à la bonne absorption, au bon métabolisme et à la manifestation de toutes les vertus du miel.

Cela dit, existe-t-il une explication plus précise de cette contradiction apparente? Invoquer la synergie des aliments est chose facile, mais encore faut-il comprendre comment cette synergie se forme et agit, ou encore comment les différents composés d’une substance interagissent les uns avec les autres, puis avec le corps humain, pour produire des résultats incomparables ou même inverses à ceux des composés pris isolément. La tendance moderne à s’expliquer les choses lorsqu’elle ne la comprend pas est d’analyser la structure « inférieure » de l’élément en question. Or, le fructose ou le glucose étant déjà des molécules, la structure « inférieure », à savoir les atomes de carbone, d’hydrogène et d’oxygène et les liens qui les unissent, donne encore moins d’indices que la structure moléculaire plus « élevée ». De là, on peut observer que plus la structure analysée est « inférieure », moins elle est différenciée en quelque sorte et moins elle manifeste d’indices pour les humains, tous les composés organiques étant structurés des mêmes atomes et des mêmes liens de sorte qu’il n’est pas possible de les différencier sur cette base. À un niveau plus élevé, l’analyse moléculaire entend étudier la structure des atomes et de leurs liens disposés dans l’espace tridimensionnel, et alors il existe davantage d’indices permettant de différencier une substance d’une autre. Ainsi, qu’en est-il si un niveau de structure encore plus élevé que l’atome ou la molécule était étudié? Offrirait-il encore davantage d’indices? À partir de là, il faut se permettre d’envisager les choses sous un angle de vue différent de celui auquel nous sommes habitués depuis quelques siècles en Occident, angle de vue qui a malheureusement totalement déserté de la mentalité occidentale moderne, mais qui a toujours existé et existe encore dans les médecines traditionnelles, comme la médecine chinoise ou l’Ayurvéda.

En sachant que les constituants d’une substance pris isolément peuvent avoir un effet inverse de la substance totale, nous sommes en position de nous demander légitimement si la décomposition d’une substance en molécules est véritablement utile pour caractériser ses effets, ou si cela ne fait qu’augmenter la confusion par rapport aux effets réels de la substance envisagée. Si on suit le raisonnement du paragraphe précédent, au lieu de réfléchir en termes moléculaires et « infrastructurels » (proprement les structures en-dessous de celle visible), pourquoi ne pas envisager la « superstructure » (ou l’essence de la structure visible) de l’aliment intégral, c’est-à-dire ses qualités fondamentales que nous pouvons sentir à l’aide de nos cinq sens et qui ne sont pas mises là au hasard, comme d’aucuns pourraient le penser? En effet, au lieu de diviser l’aliment en plusieurs molécules isolées et en le catégorisant par leur analyse (glucides, lipides, protéines, vitamines, minéraux, etc.), ce qui est proprement absurde et n’accroît que l’incohérence entre les effets des constituants isolés et ceux de la substance entière tel qu’expliqué précédemment, pourquoi ne pas étudier directement la manière dont la substance intégrale, par l’ensemble de ses constituants, se manifeste à nous? Se pourrait-il que les qualités visqueuse, onctueuse, huileuse et trouble du miel, ainsi que sa saveur douce et sucrée, apportent des indices intéressants quant aux effets potentiels du miel sur le corps humain? Ces qualités ont-ils une signification qui nous permettrait de catégoriser l’aliment et d’en prédire les effets, ou ne sont-ils présents que par un simple hasard de la nature?

En effet, la nature est ainsi faite que les selles font éloigner les nez humains par leur puanteur, mais peuvent attirer les mouches et autres insectes à travers ces substances volatiles, et il se trouve que les selles sont dangereuses pour les humains, mais métabolisables par les insectes qui en sont attirés. La nature ne dupe pas dans les qualités essentielles qu’elle fait manifester aux choses et, en partant de ce principe, il est beaucoup plus ingénieux, et beaucoup moins pénible, d’étudier, de catégoriser et de décrire les qualités-principes ou la « superstructure » des aliments, en vue d’en prévoir les bienfaits ou les méfaits sur le corps humain, plutôt que d’en étudier « l’infrastructure » indéfiniment, car celle-ci, par la nature même des choses, ne peut permettre de distinguer clairement une substance bénéfique d’une substance nocive, car plusieurs molécules « bénéfiques » peuvent faire partie d’un mélange nocif, comme les très nombreuses vitamines et autres enzymes bénéfiques que l’on peut retrouver dans les selles, et car des molécules « nocives » isolément peuvent faire partie intégrante d’un mélange extrêmement bénéfique, comme c’est le cas du fructose et du miel.

En fait, étudier « l’infrastructure » et nier la « superstructure », c’est vouloir distinguer les humains des animaux rien qu’en décomposant et en analysant les divers organes et les cellules de l’un et de l’autre, sans chercher à se soucier des qualités mentales, comportementales, intellectuelles et spirituelles des espèces. Au fond, nier la « superstructure » des choses, c’est nier tout l’essentiel de la Réalité.



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